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Neige

Cabaret du Lost Paradise - Forum RPG

Forum RPG fantastique - Au cœur de Paris, durant la fin du XIXe siècle, un cabaret est au centre de toutes les discussions. Lycanthropes, vampires, démons, gorgones… Des employés peu communs pour un public scandaleusement humain.
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 Halloween 2021 - Tête à têtes

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AuteurMessage
Aribert [PNJ]
PNJ spécial – Halloween
Aribert [PNJ]

Messages : 13
Date d'inscription : 21/08/2019

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MessageSujet: Halloween 2021 - Tête à têtes   Halloween 2021 - Tête à têtes I_icon_minitimeDim 24 Oct - 13:26

Et vous êtes quand même venus.

Trois Halloween qu’on se tatanne la tronche, mais impossible de résister pas vrai ? Dès que la fête des morts approche, vous ne pensez plus qu’à moi. Ça fait un peu pervers, mais je vous comprends ! Difficile de résister à un bassin pareil. Et ce déhanché ! Bam ! Rotation à trois cent soixante degrés ! Interversion des gambettes ! Alors les jambons ? Ça vous émoustille hein ?

Bon ok.
On ne peut rien vous cacher on dirait. Non mais si, c’est bon, je vois bien que vous l’avez remarqué. Vous êtes là, à me fixer avec votre tronche ahurie !

Alors oui ! J’ai plus de tête ! Voilà, c’est dit.

Je sais, ça fait un choc. Surtout à toi, ma princesse de la fesse molle. Avec le temps, quelque chose s’était construit entre tes globes oculaires gélatineux et mes orbites creuses. Il se passait quelque chose quand on se regardait yeux dans les trous. Et mon sourire vous manque à tous ! Je le sais ! Si j’avais encore un cœur, j’en serais d’ailleurs extrêmement peiné, c’est juré !

Mais la vérité, c’est que je suis victime de mon succès. Évidemment, aucun de vous ne sait que ce ça fait d’être beau, mais essayez au moins d’imaginer. On s’éventre passionnément sur mon passage, les mâchoires tombent quand ont crie mon nom et on me jette bras et jambes en décomposition dans l’espoir d’être remarqué.
Certes c’est grisant, mais un peu fatiguant. Alors parfois, survient l’envie de voyager anonymement. Juste de temps en temps, quoi ! Histoire de boire un coup au bar du coin sans déclencher l’hystérie, ou de participer à une petite fiesta dans un caveau de famille en évitant qu’on me harcèle pour toucher mes métacarpes.
Alors j’ai appelé Le-Stagiaire-Là — bien sûr que c’est son nom, enfin je crois — et je lui ai confié mon crâne. Il m’a juré d’en prendre bien soin, de le lustrer et de le chérir, jusqu’à ce que la vie les sépare. Il bavait un peu à cause d’un manque dans l’hémisphère gauche, du coup je me suis pas méfié ! Eh bah cette raclure de gratin s’est barré avec ! Il est en train de rejouer Hamlet sur une plage de Floride, salle comble tous les soirs, juste pour voir ma trombine ! Si c’est pas scandaleux !

Dès que je l’ai appris, j’ai réservé ma place dans le premier bateau venu, mais impossible de faire la traversée dans cet état ! J’ai une réputation à tenir moi ! Une chance qu’il ne quitte pas le port avant le dix novembre. Ça va vous laisser tout le temps pour me filer un coup de main !

Si, si, j’insiste.

Ne paniquez pas ! Pas de chasse aux os, ni de bougies, ni même d’émission de télé. Non, je ne vous demande rien compliqué, je m’adapte à votre niveau, c’est juré.

Je ne vous apprends rien en vous disant qu’on se trouve dans une cuisine pas vrai ? Oui elle est un peu grande, je vous l’accorde, mais Dracula a beau ne bouffer que du sang, il tient à toutes les pièces de son château soient totalement disproportionnées, même celles où il ne fout jamais les pieds. Juste derrière vous avez la porte qui donne sur un jardin aussi gargantuesque, d’où on a tiré ces petites merveilles…

Tadam !

Des citrouilles. Et oui. Que serait halloween sans son cucurbitacé préféré ! Une pâle copie de Pâques, mais avec des lapins mangeur d’hommes. Hum… Concept à creuser.

Alors, oui. Elles sont un peu agitées. En fait, le château de Dracula souffre d’une malédiction du potager. C’est assez rare pour être souligné, mais tout ce qui y pousse est extrêmement compliqué à attraper. Regardez. Je tend la phalange et… Voilà, elle a filé ! C’est fou non. Il m’a assuré qu’elles se calmaient quand on les complimentait. J’ai bien essayé de leur dire qu’elles avaient un teint de pêche, mais ça n’a eu aucun effet. Bizarre non ?

Bref !

Voilà le deal mes petits. Je m’arrange pour que Dracucu ne vous ajoute pas au menu, en échange de quoi, chacun de vous va me sculpter une nouvelle tête ! Évidemment, dans les citrouilles ! Sauf si vous voulez vous entre-dépecer ? Ooooh ! Dîtes oui ! Allé ! Je prendrais le crâne du dernier debout… Eh… Non. Trop risqué. Imagine je chope celui du plus moche. Que je précise ? Mais non, il se reconnaîtra ~

Vous avez absolument tout ce dont vous avez besoin dans la cuisine, mais si votre âme d’artiste  raté recherche l’inspiration, n’hésitez pas à vous promener dans le château ! Quand on est déjà mort, c’est sans danger !

Alors ? Vous m’avez bien compris ? Vous sculpter tête moi dans citrouille.

Ehm… J’ai du mal à savoir si vous êtes dépités, désespérés ou bouillant d’excitation. Quelqu’un pour m’aiguiller ? Non ? Comme quoi, j’ai bien fait de les appeler ! Oui, dans ma très grande générosité — et parce que c’est quand même de ma face dont on parle — j’ai convié des artistes pour vous aider ! Je suis sûr que vous allez bien vous entendre. Enfin, si vous leur survivez.

Je vous laisse faire connaissance et débuter votre horreur ~


Art monstre !


En voilà une responsabilité ! Aribert vous demande de lui sculpter une nouvelle tête dans des citrouilles un poil récalcitrantes. Pour s’assurer que sa future figure fera forte impression, il a invité quelques amis pour vous assister. Tout devrait donc bien se passer ! Non ?

Halloween 2021

On simplifie les règles cette année. Une seule manche avec un seul post par membre, à publier au cours des 2 semaines à venir. Le principe est simple, réussir à sculpter une belle tête pour Aribert et survivre à votre mentor artistique.

1 – Général
  • Cet évent est un évent Hors RP. Ce que vous y faîtes n'a pas d’influence sur l'histoire de votre personnage (heureusement pour vous). Vous n'êtes pas non plus obligés de tenir compte de l'état actuel de ses relations ni de l’évolution du contexte.

  • Aucune limite minimale ou maximale de mots. Comme vous n’avez le droit qu’à un seul post, vous pouvez prendre le temps de le rédiger et vous amuser avec votre personnage.

Règle 2 – Le Contexte
  • Vous vous trouvez au château de Dracula, loué pour l’occasion sur Groundbnb par votre serviteur squelettique. Il fait nuit et tout le matériel nécessaire à la sculpture sur citrouille a été mis à votre disposition.

  • Vous venez d’être présenté à celui censé vous aider pour la réalisation de votre chef d’œuvre. Vous en apprendrez plus à son sujet tout au bas de ce post.

  • Les citrouilles dont vous allez devoir vous saisir ont la bougeotte à cause d’une obscure malédiction qui pèse sur le château. À peine essayez-vous de les attraper, qu’elles s’échappent. Elles risquent de vous faire courir dans toute la bâtisse.

  • Apparemment, faire des compliments aux citrouilles permettrait de les calmer et de vous assurer de leur docilité. Mais comment complimenter une courge au juste ? Débrouillez-vous pour trouver !

  • Le château étant immense, il est possible qu’une fois la cuisine quittée, vous ne croisiez plus les autres participants. Il se pourrait également que le bâtiment soit piégé ou comporte des passages secrets !

Règle 3 – Les PNJs
  • Le PNJ vous a été attribué au hasard, ou peut-être pas, allez savoir ! Vous êtes totalement libres de son utilisation et de son interprétation en fonction des grandes lignes données. Vous pouvez même lui donner un petit nom ! Pas dit qu’il vous soit d’une grande aide, mais on ne sait jamais. Il est très très difficile de s’en débarrasser.

  • Le PNJ d’Aribert se promène dans le château ! N’hésitez pas à le faire intervenir dans vos posts si l’envie vous prend. S’il y a une crasse à faire, vous pouvez être certains qu’Aribert sera derrière !


Cet event durera deux semaines et se terminera lundi 8 novembre au soir.

Ne restez pas bloqués si un élément vous semble flou ou incertain. Vous pouvez nous contacter par MP ou via Discord, si nous ne sommes pas sur la CB, dans tous les cas, on vous répondra rapidement.







lo1u.png Le monstre d'Alexander

MOTHMAN

Point fort : Une bave corrosive et une monture aérienne formidable
Point faible :  Il est irrésistiblement attiré par la lumière et n’a pas de main
Le mot d'Aribert : Mothy ! Poilu et baveux à souhait, on le dit un peu simplet. Il a tendance à devenir débile devant un spot de lumière un peu forte. Ça donne de super blagues en soirée !

1d4g.png Le monstre de Valentine

Momie

Point fort : Le bon goût est assuré, maitrise la magie primitive (et poussiéreuse) de la basse Égypte
Point faible :  Narcissisme pathologique, elle se prend pour une déesse
Le mot d'Aribert : Avec un melon pareil, son élève risque de vite devenir son esclave. Il parait qu’elle a la cravache facile et qu’elle est experte dans l’utilisation de ses bandelettes.

avatar14.jpg Le monstre de Ouadji

Chevalier Sans Tête

Point fort : Un chevalier plein de courage et un fin épéiste
Point faible : Il se cogne de partout et son armure à tendance à rouiller  
Le mot d'Aribert : On l’entend arriver à vingt kilomètres. C’est un monstre volontaire, qui aime rendre service, même s’il n’a pas vraiment les yeux en face des trous !

1984288 Le monstre de June

Zombie

Point fort : Très bon odorat et insensible à la douleur
Point faible : Il perd des morceaux de lui un peu partout et a une peur phobique du sel  
Le mot d'Aribert : Il n’est pas aussi lent qu’on pourrait le penser et passé l’odeur corporelle, il peut faire un bon allié ! Les cerveaux bien juteux le font toujours un peu baver, mais on l’a nourri avant de l’inviter. Je crois.

bloggi10.jpg Le monstre de Ryden

La Mort

Point fort : Une faux super classe et un mode furtif jamais égalé
Point faible : Une tendance à philosopher sur le sens de la vie et à râler sur son travail qui la gonfle
Le mot d'Aribert : Classe hein, mais on l’invite presque jamais, parce que c’est le genre à vous souler. Toujours ponctuelle, c’est une syndicaliste engagée qui adore se plaindre de son travail.

alyrel14.png Le monstre d'Aldrick

Frankenstein

Point fort : Une force exceptionnelle et très doué pour les puzzle
Point faible : Le caractère d’un enfant de 5 ans vu que…  bah il a cinq ans
Le mot d'Aribert : Je l’ai invité pour que Dr. Francky puisse profiter de sa soirée. Il est ingérable, capricieux, il est censé aimer les bonbons, mais je vais pas lui en donner ça m’en ferait moins après !

andrya11.jpg Le monstre d'Andréa

Épouvantail

Point fort : Plein d’amis animaux et habitué au potager maudit
Point faible : Faible mobilité, vous pourriez avoir besoin de le porter, il perd un peu sa paille
Le mot d'Aribert : Il s’est incrusté. Comme quoi, il voulait s’assurer qu’on traite les citrouilles avec respect et défendre le bien être des légumes. J’ai arrêté d’écouter à « Bonjour ».
Alexander Wenhams
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Alexander Wenhams

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MessageSujet: Re: Halloween 2021 - Tête à têtes   Halloween 2021 - Tête à têtes I_icon_minitimeMer 3 Nov - 15:38

Un peu ici malgré lui, le médecin regardait sans la moindre expression une carcasse de squelette qui parvenait, malgré son absence de tête, à leur expliquer ce qu'il attendait d'eux. Il soupira longuement et jeta un coup d’œil vers sa compagne aux cheveux couleur hémoglobine qui semblait déjà réfléchir à son modèle. Il n'était venu que pour lui faire plaisir, mais il regrettait déjà cette décision. Qu'est-ce qu'on ne faisait pas par amour... Au moins avait il la certitude qu'il tenait suffisamment à elle pour faire ce genre d'idiotie.
Une fois que le tas d'os termina, il leur montra les citrouilles qui semblaient déjà se barrer à l'autre bout de la pièce d'un air dédaigneux... Depuis quand un cucurbitacée pouvait faire ça au juste ?! Et le pompon fut quand il découvrit un tas de poils géant, aux grands yeux rouges, s'approcher de lui.
Ils allaient devoir travailler ensemble, vraiment ? Cette chose semblait un peu bêbête et aux gouttes tombant sur le sol en laissant échapper un peu de fumer, il bavait de l'acide...
Charmant.

Valentine  se tourna vers lui et lui fit un grand sourire encourageant, levant les mains devant elle et serrant les poings avec détermination.


"Courage mon chéri ! Tu es un As du couteau après tout, je compte sur toi pour nous faire un chef d’œuvre !"

Un rictus involontaire se forma sur ses lèvres en se prenant ce compliment à double sens. Il savait cependant que ce n'était pas un reproche mais une autorisation silencieuse de se défouler un peu, l'occasion étant trop bonne pour que le monstre qu'il était, soit encore plus monstrueux que leurs professeurs. Voulant cependant éviter le scandale, il changea la crispation de ses lèvres en un vrai sourire et hocha la tête. Il fit un pas vers sa compagne et l'embrassant sur le front.

 "Tu ne seras pas déçue, ne t'en fais pas."

Il recula et posa son attention sur les citrouilles. Bien, il était temps d'en attraper une pour montrer son art.
Retroussant ses manches, il s'approcha lentement des fruits, cherchant la moins nerveuse et peut-être assez lente pour qu'il puisse l'attraper. Il n'avait strictement AUCUNE envie de complimenter un de ces trucs.
Il repéra ce qui devait être la moins vive, correspondant à un bon gabarit pour servir de tête.
Alors qu'elles commençaient de nouveau à bouger pour les éviter, les autres personnes cherchant également à mettre la main sur le futur support de leur sculpture, Alexander agit rapidement et sans laisser le temps à la citrouille de fuir, il posa brutalement son genou dessus, manquant de l'écraser.
Cependant elle tint le coup et commença à se débattre mais, comme il l'avait deviné, elle était bien moins forte que les autres qui circulaient à présent dans toute la cuisine. Jetant un coup d’œil vers son aide, il l'aperçu au même endroit où il l'avait laissé, le regardant sans un mot, se contentant de baver.
Le toubib soupira, se demandant ce qu'il allait bien pouvoir en faire.
Au même moment, sa copine entra dans son champ de vision, essayant avec acharnement d'en attraper une bien plus grosse mais également plus nerveuse. Elle semblait faire la sourde oreilles aux compliments qu'elle lui lançait. Il se releva, empoignant sa proie et s'avança vers une table libre. Mais alors qu'il avait la possibilité d'en finir au plus vite, il s’aperçut que Valentine venait de perdre sa cible, celle-ci ayant trouvé le moyen de sortir de la pièce.
Sentant d'avance les ennuis que cela allait engendrer si elle partait à l'aventure, il l'attrapa par le bras et secoua la tête.

 "Prend la mienne. On échange je vais attraper cette citrouille."

"Mais je t'assures que je vais l'avoir !"

 "Je préfère te savoir en sureté ici, je te connais, tu vas encore te retrouver dans la mouise dès que tu seras sortie d'ici."

".... C'est pas faux... Tu es certain ?"

 "Aller, ça ne devrait pas être sorcier de l'attraper, hinhin..."

"Ah ! Je m'incline dans ce cas. Bon courage, c'est un teigne."

Elle prise sa place devant la citrouille déjà capturée et lui fit un sourire désolé. Il haussa les épaules, ne considérant pas cette mission trop difficile, ayant déjà réussi l'exploit une fois. Il fit signe au Mothman de le suivre et quitta la cuisine en sa compagnie, n'oubliant pas au passage, d'attraper en douce un couteau bien pointu...

Le couloir était assez sombre, mais les bougies donnaient assez de luminosité pour se repérer. Le médecin aperçu une grosse boule orange au loin, semblant attendre celle qui lui courrait après, peu de temps avant. Pas de chance pour elle, elle venait de gagner un sculpteur bien plus agressif et bien moins gentil.
Il s'avança vers elle, arme cachée dans la poche arrière de son pantalon, ne se pressant pas, tentant de l'avoir par feinte.
Il remarqua en chemin que son compagnon ne cessait de tourner la tête avec fascination sur chaque chandelier qu'ils passaient. Il portait bien son nom se disait le sorcier, blasé.
Arrivé pas loin d'elle, Alex sentit soudain une nervosité dans le cucurbitacée. Mais avant qu'il ne réagisse, elle fuit, se méfiant probablement du duo étrange. Avait-elle une cervelle ?! Tout en se mettant alors à la suivre en courant, il réfléchit à toutes les possibilités de l'avoir, esquivant royalement celle consistant à lui faire des compliments.
Et s'il partait du principe qu'elle comprenait tout, menacer sa famille encore présente dans le potager, parviendrait-il à la convaincre d'abdiquer ? Généralement cette ruse fonctionnait bien sur les humains, mais il doutait grandement que cela ne marche ici. Et si toute sa famille était déjà dans la cuisine ? Il n'avait aucune envie de s'aventurer dans le jardin, semblant être aussi dangereux qu'un séjour dans Jumanji.

Il arriva dans le hall, la citrouille semblant hésiter sur la suite de sa fuite. Il se stoppa aussitôt et se cacha derrière un meuble, ne se souciant pas de Mothy qui s'était arrêté pour regarder un candélabre, ma foi fort joli. Il analysa la situation. S'il arrivait du dessus, par les escaliers, il pourrait l'avoir par surprise, mais il ne pouvait pas grimper sans se faire remarquer...
Alors comment allait il prendre de l'altitude ? Un mouvement du coin de l’œil attira son attention. Mothman volait bêtement devant ses lumières, content de se brûler la rétine...

Et si... Alexander douta un instant, puis retourna vers le géant et, à contre cœur, posa une main sur lui.


 "Tu ne serais pas capable de t'envoler avec mon poids en plus sur le dos, par le plus grand des hasards ?"

Le gros insecte tourna la tête vers lui et soudain sembla emballé par l'idée de se rendre utile. Tout en soupirant, l'homme blond grimpa alors sur son dos et décolla, croisant les doigts pour qu'ils ne fassent pas trop de bruits.
Ils en firent, bien sûr, mais la citrouille tourna sur elle-même, semblant ne pas comprendre d'où cela venait. Au moins elle n'avait pas la capacité de voir au dessus, c'était déjà ça de gagné.
Évidemment, Mothy se fascina pour l'immense lustre au dessus d'eux, manquant de brûler Alex, qui se crispa, ayant pour la première fois depuis le début de la soirée, un coup de frayeur. Il détestait le feu, et bien plus encore la sensation de chaleur intense sur sa peau. Il se retint avec une grande difficulté de ne pas poignarder son nouvel ami avec le couteau qu'il venait de récupérer de sa poche.

En revanche, il n'eut aucune frayeur de se jeter d'aussi haut pour atterrir avec souplesse juste devant la citrouille qui n'eut le temps de prendre la poudre d'escampette, recevant un coup beaucoup trop précis au somment de ce qui devait être son crâne. La lame s'enfonça profondément, créant une prise sûre que l'ancien tueur en série n'avait aucune intention de lâcher.
Avec un sourire mauvais, il tira le légume, avec une force insoupçonnée, vers lui, l'emprisonnant dans son étreinte.

Mission Accomplie.
Il siffla Mothy qui reprit ses esprits et redescendit vers lui, recevant la victime, toujours poignardée, dans ses grosses papattes velues.


 "On rentre... Et ne la lâche surtout pas !"

Afin d'être sûr qu'ils ne fassent pas de pauses toutes les 10 secondes pour regarder de nouveau les jolies bougies, le médecin restait un peu en arrière et le poussait vers la cuisine. Le cryptide se montra docile et bientôt ils regagnèrent la pièce, allant vers la table la plus proche de celle de Valentine.
Celle-ci semblait d'ailleurs en pleine dispute avec son binôme, la momie ayant emprisonnée le bras de l'humaine dans des bandelettes, cherchant à l'attirer vers elle, comme pour lui imposer sa domination. En voyant cela, le médecin resta calme, pris la citrouille et la posa sur sa table, vérifia qu'elle ne puisse plus s'échapper et se tourna vers le chewbacca du monde des insectes.


 "Mothy, bave donc un peu sur ce tas de bandages desséchés, s'il te plait. Je suis certain qu'elle a très envie d'un câlin..."

Il indiqua le mort vivant égyptien du doigt. Mothman se tourna vers ce dernier et se dirigea vers lui, commençant à lui baver dessus, cherchant à lui faire un gros Free Hug. La momie poussa un cri de surprise et de désapprobation, voyant ses bandages se dissoudre à son contact. Elle se débattit et dans l'action, lâcha prise sur l'humaine qui en profita pour se libérer en râlant.
Alex s'avança alors vers elle, la prit par la taille et toisa la momie.

 "Que les choses soient claires. Cette femme m'appartient, touche la encore une seule fois et je veillerais à ce que tu finisses dans un bain rempli de la bave de notre ami Mothman."

"Un vrai Prince Charmant..."

Valentine lâcha un soupire, ne trouvant pas forcément cette déclaration très romantique, mais elle s'en contenta, l'embrassa pour le remercier et repartit terminer sa sculpture.

Réalisant qu'il devait, à la base, lui aussi créer quelque chose et non pas juste de courir derrière une grosse courge, il regagna également son poste. Après réflexion, il partit chercher quelques outils, dont quelques petites choses futiles, et revint à sa table. Mais avant de s'y mettre, il créa autre chose. Une jolie lanterne en papier qu'il alluma et offrit à Mothy pour le remercier et l'occuper pendant qu'il travaillait.

Il se pencha sur son support et lâcha un rictus sardonique, sentant sous sa main, la citrouille trembler. Elle avait apparemment comprit qu'il valait mieux le laisser faire. Il retira le couteau et entreprit de la vider soigneusement d'une main experte. Il s'occupa ensuite de dessiner les traits au feutre et une fois le modèle lui plaisant, commença sa sculpture. Malgré son manque de connaissance dans l'univers de la citrouille décorative, il se concentra dessus, tranchant dans la chair sans trembler et avec facilité. Son passé lui avait apporté une expérience insoupçonnée dans cette activité.
Il finit par se redresser, l'observa un long instant, détaillant l'ensemble. Finalement il prit un pot de peinture rouge sombre qu'il plaça dans une petite soucoupe, la dilua un peu et la laissa couler paresseusement dessus, créant une apparence sanguinaire qui lui plu énormément. Il n'eut plus qu'à mettre la lumière à l'intérieur et recula d'un pas, satisfait de son œuvre.
Il ne restait plus qu'à attendre que les autres terminent et que le squelette sans tête ne donne son jugement...


Look de la citrouille:
Valentine Lefevre
○~ Héroïne de contes ~○
Valentine Lefevre

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MessageSujet: Re: Halloween 2021 - Tête à têtes   Halloween 2021 - Tête à têtes I_icon_minitimeMer 3 Nov - 18:51

Aribert exposa la raison de leur venue sous le regard concentré de Valentine. Voilà bien longtemps qu'elle n'avait pas eu l'occasion de s'amuser durant un évènement lié à Halloween. Évidemment, généralement cela ne lui allait guère, l'entrainant dans des péripéties beaucoup trop dangereuses. Si elle avait d'ailleurs pu se rendre à celui-ci était bien parce qu'elle avait un garde du corps personnel. Il semblait vraiment s'ennuyer en revanche...
Une fois les explications données, elle se tourna vers Alexander et tenta du mieux qu'elle pu de l'encourager, dissimulant sa gêne. Elle s'en voulait vraiment de lui imposer ça et croisait les doigts pour qu'il puisse s'occuper un minimum. Peut-être qu'en lui sous-entendant qu'il pouvait se "défouler" un peu, il allait trouver la chose plus agréable à faire ? Il lui sourit, l'embrassa sur le front et s'éloigna dans l'optique d'attraper une citrouille. Bon, c'était peut-être bon signe.

La rouquine se tourna alors vers son professeur attitré, un tas de bandelettes desséchées qui la toisait et, de toute évidence, la prenait de haut.
Oula, ça commençait mal pour elle.


"Bonsoir ! J'espère qu'ensemble, nous allons faire une sculpture digne d'Aribert !"

"Pfeuh ! Je n'estime pas qu'une simple mortelle ne parvienne à un tel exploit."

".... Hum..."

Elle se tourna vers le squelette sans tête et leva la main avec rapidité.

"C'est possible de changer de partenaire ?! Genre, je peux pas avoir le Slenderman ! C'est un bon pote à moi, ça serait bien plus fun que... non ? Ah, dommage."

Elle se tourna à nouveau vers la momie d'un air sincèrement déçu, choquant cette dernière.


"Co-co-comment osez vous, stupide mortelle, v-v-vous..."

"Meh !"

L'ignorant, elle s'éloigna vers le groupe de citrouilles. Elle partait sur un mauvais pied avec son professeur, certes, mais elle détestait qu'on la rabaisse sans même qu'on ne la connaisse un peu. Et puis ce n'était pas la première à qui elle s'opposait sans hésitation. Peut-être qu'en attrapant une grosse cible toute seule, elle lui prouverait qu'elle n'était pas inférieure à elle ?

Elle en repéra une bien dodue qui sprintait entre les participants. C'était elle qu'il lui fallait ! Avec un grand sourire de défi, elle plongea vers elle, n'hésitant pas à sauter par dessus les tables pour garder la distance.


"Viens par ici ma toute belle, je vais faire de toi la plus fabuleusement effrayante de toutes les citrouilles !"

Elle manqua de bousculer son petit ami, possédant déjà une prise, sans grande surprise. Elle s'enorgueillit sans aucune raison, n'étant pas la gagnante, mais cela la motiva encore plus pour choper la sienne.
Elle continua de lui courir après en lui lança quelques mots d'amour, en vain. Finalement, quelqu'un eu la mauvaise idée d'ouvrir une des portes de la cuisine, offrant à sa citrouille l'occasion de se glisser dans l'entrebâillement. La rouquine avait l'intention de lui emboîter le pas quand quelqu'un lui attrapa le bras, la coupant dans son élan, manquant de la faire tomber. Se demandant qui avait eu cette drôle d'idée, elle se tourna vers la personne, un regard glacial la calmant immédiatement.


"Alex... ?"

"Prend la mienne. On échange, je vais attraper cette citrouille."

Elle chercha à protester, ne voulant pas rater l'occasion de moucher la momie, mais son compagnon lui rappela sa malchance légendaire avec les endroits hantés. Se calmant, ayant acquit un instinct de survie encore plus fort qu'avant, elle abdiqua et accepta l'échange.
Elle se plaça à sa table et le regarda partir avec Mothman, qui semblait assez gentil et pas contrariant.
Pensive, les yeux posés sur la citrouille, plus menue que sa précédente cible, elle n'entendit pas la momie s'approcher d'elle.


"Quelle apparence vais-je te donner, mademoiselle la citrouille ? Effrayante à souhait ou quelque chose de plus simple mais qui irait avec un corps de squelette ? Il faut que ce soit parfait."

"Dans ce cas il faut absolument représenter ma sublime personne ! Il n'existe plus grande beauté que moi-même, ho ho ho !"

Valentine tourna légèrement la tête pour regarder l'individu en coin, observant ses traits embaumés. Du peu qu'on pouvait voir à travers les bandelettes, c'était du desséché peu ragoûtant.

"Son altesse sableuse aurait besoin d'une crème hydratante, je pense. Et pourquoi pas un visage souriant avec une petite moustache de dandy ?"

"C'est ridicule enfin ! Prenez moi comme modèle immédiatement, c'est un ordre !"

La rouquine sentit soudain une douleur sur la hanche, se tourna avec surprise, elle réalisa que son professeur avait une cravache dans la main. Soudainement, elle regretta de n'être pas parti à l'aventure dans les couloirs. Elle toisa l'autre et s'éloigna pour chercher des outils, esquivant une grosse envie de faire un duel de coups fouettant. Elle jeta des coups d’œil aux autres participants, se demandant si ça se passait bien avec leur propre binôme. Non vraiment, elle aurait préféré Tim comme partenaire. Oh et si elle lui ramenait de la citrouille pour faire des plats en sa compagnie ?? Elle veilla à s'emparer également d'un gros tupperware et retourna à sa place, un peu plus motivée.


"Bien, on a dit une tronche de cake, une !"

Sortant un crayon, elle dessina sur la citrouille, faisant mine de regarder la momie. Celle-ci se mit face à elle et posa, faisant la belle. Elle ne se rendit compte que trop tard, une fois que Val ait terminé le gribouillis, que cela ressemblait plus à smiley avec une sublime... moustache de Dandy.

"Je-ne-ressemble-pas-à-cette-CHOSE !"

"Ah bon ? Quel dommage... Bon bah, tant pis !"

"Hors de question !"

La momie fit un drôle de mouvement et les marques de feutre disparurent totalement du fruit, comme si rien n'avait jamais été fait. De toute évidence, elle possédait des pouvoirs et l'humaine commençait sérieusement à se demander si elle n'allait pas se faire arnaquer dans l'histoire. Mais le monstre n'en eut pas fini avec elle et soudain, elle vit des bandages emprisonner son bras, la tirant vers elle.

"Je vais devoir vous apprendre à obéir. Ne vous en faites pas, quand j'en aurais terminés, vous serez une esclave tout à fait acceptable."

"Vous avez dormit trop longtemps la tête dans le sable, il est hors de question que je devienne la boniche d'une carcasse moisie !"

Valentine tira de toutes ses forces vers elle, lançant une sorte de combat de tir à la corde, chacune cherchant à avoir le dessus. Mais si la momie était plus légère, elle restait plus endurante. Alors qu'elles commençaient à se lancer des insultes de bonnes femmes à la tête, une grosse masse noire apparut et enlaça le mort-vivant. La scène déstabilisa les deux opposantes, ne comprenant pas la situation. Finalement, la bandelette lâcha, dissoute par la salive de l'Elmo cryptique. L'humaine se libéra le bras, non sans lâcher un juron en voyant les marques qu'elle lui avait laissée.

"C'est qu'elle m'avait coupé la circulation ! Si je pouvais, je la maudirais, ça lui ferait les pieds de voir les rôles s'inverser. J'aurais dû ramener un chat, parait que ça marche bien sur les momies..."

Elle marmonna en massant son bras, ne se rendant compte de son compagnon  à ses côtés que lorsqu'il ne la prise par la taille.

"Que les choses soient claires. Cette femme m'appartient, touche la encore une seule fois et je veillerais à ce que tu finisses dans un bain rempli de la bave de notre ami Mothman."

"Un vrai Prince Charmant..."

Elle se mordit la lèvre pour ne pas se montrer désagréable avec son petit ami et sauveur, mais cela manquait cruellement de romantisme. Enfin, elle était débarrassée de son professeur. Dommage, elle aurait aimé s'entendre avec, pour faire un beau travail collectif, mais elle n'en avait plus le temps.
Elle échangea un baiser avec son tueur en série préféré qui, bizarrement, était rassurant à avoir à ses côtés, et regagna sa table.


"Merci mon cœur, j'ai perdu beaucoup de temps, tu me sauves."

"Je t'en prie, je suis venu pour ça."

"Je vais vraiment finir par croire que je suis vraiment maudite des fêtes d'Halloween."

Elle lâcha un rire résigné et se reconcentra sur sa citrouille. Cette fois-ci, elle resta sérieuse et commença d'abord par la vider, mettant soigneusement tout ça dans son récipient, elle demanda par la même occasion à Alex de faire de même pour pouvoir en ramener à la maison. Il n'y avait jamais de petits profits !

"Cela ne risque pas d'être dangereux à consommer si ça vient de citrouilles enchantées ?"

"Mais non, ça reste des plantes en pleines formes ! On s'en inquiétera si jamais on voit nos tartes s'enfuirent au moment de les mettre au four. Quoi que je suis sûre que ça amusera mon oncle et qu'on pourra compter sur lui pour leur courir après."

Elle s'amusa beaucoup à s'imaginer la scène et termina le travail, fermant soigneusement son tupperware. Elle sortit à nouveau son feutre et reparti dans une longue réflexion sur le modèle à faire. Voir le précédent disparaître l'avait découragée concernant son idée de sourire et de moustache.
Quoi que, et si... ?


Une grande idée lui vint et un sourire apparut sur ses lèvres. Avec énormément de concentration, elle commença à tracer délicatement les formes de sa future tête. Une fois satisfaite, elle recula d'un pas, cogita un instant et se tourna vers le grand blond, indiquant des morceaux de rebus, celui-ci ayant déjà commencé à sculpter depuis un petit moment.

"Je peux récupérer ce que tu enlèves ? J'ai besoin de gros morceaux et les miens suffiront pas."

Alex hocha la tête et poussa vers elle les plus gros, qu'elle prit gaiement. Se les réservant pour la fin, elle s'installa confortablement devant sa table et commença à sculpter. D'abord les yeux, puis la bouche, se concentrant sur les dents pointues. Enfin, après un long moment, elle se redressa en soufflant, soulageant son dos endolori. Elle vérifia son travail et s'attaqua à la touche finale, prenant les bouts de citrouilles et les taillant en deux triangles similaires. Elle les attacha de chaque côté du sommet et plaça une bougie à l'intérieur.
Par soucis de perfection, elle l'alluma pour vérifier le résultat et gloussa de joie et voyant l'effet donné.


"Oh, pas mal du tout."

"Merci ♥. Zut, j'aurais dû emmener mon appareil photo. Tu crois que si on ne gagne pas, on peut repartir avec ?!"

"Aucune idée, mais ça sera une bonne décoration dans la salle d'attente."

"Surtout la tienne. C'est pas du vrai sang, rassures moi ?"

"Hélas non, mais j'aurais beaucoup aimé."

"Je n'en doute pas une seule seconde, mon chéri."

Elle vint se placer à ses côtés et ils se mirent à bavarder des citrouilles qu'ils pouvaient apercevoir, réellement curieux de savoir qui parviendrait à faire battre le cœur invisible dans la poitrine squelettique d'Aribert.

Citrouille de Val o/:


Dernière édition par Valentine Lefevre le Jeu 11 Nov - 10:38, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Halloween 2021 - Tête à têtes   Halloween 2021 - Tête à têtes I_icon_minitimeJeu 4 Nov - 16:08

HRP:

- La fête des morts ? Marmonna-t-il pour lui.

Tournoyant d’ennui sur son tabouret, il s’arrêta. Était-ce possible ? Il balaya du regard la gigantesque cuisine. Il tourna encore un peu. Finalement, ses iris ambrés tombèrent finalement dessus. Un calendrier. Ses yeux s’attardèrent un instant, incertain, sur la photo du mois d’octobre. Il n’y avait plus aucun doute, Dracula avait définitivement des goûts plus que discutables. Il y voyait le vampire en question avec des chauves-souris dans des postures… sexy, pour ne pas dire explicite ? Comment pouvait-il seulement… Ah, merci ! Maintenant, j’ai plein d’images écœurantes en tête. Je crois que je vais être malade.

- Tu n’es pas le seul, cher narrateur.

Décrochant son esprit perverti…

- Hé, légèrement perverti ! Sinon ils vont se faire des idées.

Eeuh, mais ils… D’accord, d’accord. Comme je contais avant d’être interrompus, décrochant son esprit « légèrement » perverti.

- Imbécile, oublie les guillemets. Ah, et puis, dégage avant de servir de compost pour le potager. Je vais narrer.

Alors, décrochant mon esprit légèrement perverti de ces affreuses images mentales, car je ne me suis pas arrêté sur cet objet pour cette raison. J’ai mieux à faire. En fait, non pas vraiment, mais ne nous arrêtons pas pour de si petits détails.
Mon si envoûtant regard s’intéresse plutôt aux cases numérotées – vous voyez de quoi je parle ou dois-je vous les décrire avec des mots plus simples ? Non ? Tant mieux. – et je calcule rapidement.

Je lâche d’innombrables jurons lorsque je réalise : c’est Halloween. Déjà !

Comment j’ai pu passer à côté ? Mais surtout, pourquoi je n’ai pas écouté ma petite voix intérieure qui me disait de rester à L’Abbaye ? Bordel, encore une Halloween de gâcher à cause de ce vieux paquet d’os arrogant. Est-ce trop demander qu’il meure sous une montagne de postérieurs ramollis ? Ah non, ce serait une trop belle mort pour lui. Que ses soi-disant fans le démembrent et éparpillent ses 206 os aux quatre coins du monde ? Ou le broient pour en faire de la farine d'os ? Oh, oui, ce serait digne de lui.
Je vous le dis, j’en aurais presque pleuré si je n’avais pas été autant frustré. En fait, non. Con comme il est, Aribert aurait pris mes larmes de découragement pour des larmes de joie. Pas question de lui donner cette satisfaction. Au lieu de cela, par pur excès de rage et surtout d’impulsivité, je balance mon tabouret droit sur sa frêle et petite silhouette.


- Oups, il m’a échappé des mains, dis-je faussement désolé.

Ce qu’il répond… On s’en fout de ce qu’il a pu dire ! Ce doit être encore un commentaire inutile. Pour être franc, je n’écoute pas. Je suis trop occupé à ruminer ma colère. Comment ce squelette pestiféré a-t-il fait pour l’éviter ? Il n’a même pas de tête ! A-t-il un putain de radar ou des poils sensibles comme les mouches ? ah, non ! Il est encore dans nos pensées, c’est ça !

- Bravo Rapunzel ! Tu en as pris du temps pour comprendre. Même la mocheté a compris plus vite que toi.

J’ignore encore une fois sa réplique et réalise un autre fait important. Le pire dans tout ça, je n’ai pu rien pour m’asseoir ! Merde ! Mon tabouret est en mille morceaux.
À défaut, je regarde les maudites citrouilles maudites. Que j’en vois un faire un commentaire, j’adapte mon vocabulaire aux vôtres, bande d’ignares. Ah, ignares, vous ne devez pas connaître… quoique pestiférer non plus… Et puis, merde ! Sortez vos dictionnaires.

Comme je disais, je regarde les citrouilles, incrédule. Cet incapable n’est même pas foutu de se façonner une nouvelle tronche. Entre une bouillie de courge et son crâne, personne ne remarquerait la différence. Ou sait-il seulement faire chier le monde jusqu’à ce qu’ils se crèvent les yeux et se perforent les tympans ? Si vous voulez mon opinion –et vous la désirez certainement- j’opterais pour une combinaison des deux… Ouais.

Bref. Je regarde les cucurbitacées, puis le squelette ambulant. Avec une mine résolue, je me dis que c’est la dernière année que je le vois. Je ne serai plus l’objet de son obsession. Pas question ! Oh oui. Plus jamais !
Et puisque c’est la dernière fois autant lui offrir un souvenir inoubliable.


On présente finalement les mentors, mon cœur s’emballe. Il est presque au bord de l’extase. Pendant un bref instant, je suis convaincu que la Mort est venue finir son travail : nous débarrasser de cette plaie d'Aribert. Mais non ! Un incapable s’accompagne d’incapable ! Je lui souffle même l’idée subtilement. Vous devinez. J’ai non seulement droit à un refus catégorique, mais en plus, elle me sort un trop long monologue sur le fait qu’elle n’est pas de service ce soir et bla bla bla. Je n’écoute plus après son non.

Continuant à défiler sa longue tirade, j’observe de nouveau ma citrouille, un sourire démoniaque en coin, un énorme couteau de boucher dans la main. Elle doit sentir la menace. Je la vois se trémousser nerveusement. J’avoue, l’image, que je lui offre, est peut-être un peu inquiétante, mai…


*****            *****

Oh, mais… Qu’est… Quel revirement de situation. Il semblerait que Ryden ne soit plus en mesure de continuer… Pardon. J’en suis encore sous le choc. J’ai du mal à relater les faits correctement. Reprenons quelques secondes avant le… vous comprendrez.

Soudain, un éclair argenté frappa dans la cuisine. Un corps s’effondra au sol. Sa tête se détacha, roula laissant une trainée de sang sous son passage. Elle finit sa course en heurtant un barreau de table. La Mort regarda son œuvre, replaçant sa superbe faux à la lame ensanglantée dans sa position initiale. Faisant glisser sa robe noire sur la pierre, elle approcha de sa victime. Une aura de satisfaction malveillante se dégagea d’elle. Elle ramassa la tête décapitée par les cheveux, se redressa de toute sa hauteur et la porta à ses yeux. Elle laissa échapper un long soupir d’allégresse lorsque les iris ambrés et sans vie de Ryden la regardèrent.


- Aaah ! La vie. La mort. Comme c’est un concept dépassé de nos jours. Sont-ils vraiment vivants ? Le sommes-nous ? Qu’est-ce qui les définis comme vivant alors que tout se meurt en eux un peu plus à chaque seconde ?

Puis, elle entendit une voix familière derrière elle. Elle se retourna pour lui faire face. Un rire s’échappa de sous sa capuche en constatant l’étonnement du squelette.

- T’inquiète, mon ami. On est gagnant-gagnant dans tout cela. Je ne ferai plus d’heures supplémentaires à cause de lui. J’ai une vie, moi aussi, en dehors du travail. Contrairement à la croyance populaire, je ne fais pas du 7 jours sur 7, 24 sur 24, 365 jours par année. Sais-tu le nombre incalculable de fois où cette charogne. Sous le coup de l’émotion, elle secoua la tête inerte du démon. Du sang gicla, aspergeant sa robe ainsi que le plancher, mais celle-ci ne le remarqua pas. M’a gâché mes vacances. J’ai droit à une journée par an, et cette pourriture, décide toujours de tuer ce jour-là. Un jour ! Un jour de répit, est-ce être trop exigeant !? Et je ne parle même pas de la paperasse qu’il m’incombe. Une fois, j’ai même dû faire une semaine de bureau en une à cause de ses carnages. Savez-vous à quel point c’est chiant !?

Elle soupira de nouveau, soulagée, comme si le poids de la Terre entière venait de disparaître de ses épaules.


- Maintenant, c’est fini. Elle regarda les autres présents dans la cuisine, plus particulièrement le médecin. Vous êtes avertis, ne me faites pas chier durant ma journée de vacances.

Elle lança ensuite avec désinvolture la tête dégoulinante de Ryden sur la table de bois massif.

- Pleures-tu, Arichou ? Pas facile d’interpréter tes tressaillements sans ton crâne… En tout cas, t’inquiète, je n’ai pas touché à son précieux postérieur. Tu pourras l’empailler et l’accrocher sur le mur de ta cheminée. Ou faire ce que tu veux avec. Puis, elle pointa la partie détachée et décoiffée du cadavre du toxicologue. En prime, tu gagnes une nouvelle tronche. Ou préfères-tu celle-ci ? Ajouta-t-elle, une pointe d’amusement dans la voix.

Elle tendit la main, la paume vers le ciel. Aussitôt, une citrouille apparut dans un nuage noir.


- Oh, attends. J’ai oublié la touche finalement.

Elle alla la déposer sur la table à côté de ses concurrents. Elle mit la tête du démon à plat et lui replaça légèrement les cheveux ébouriffés. Puis, elle fit apparaître un diadème de princesse. Elle l’installa sur la tête sans corps, qui l’observait de son regard vide, la bouche entrouverte et dont la langue pendouillait sur le côté. Elle recula d’un pas. Peu satisfaite, elle avança et plaça la couronne sur le dessus de sa citrouille sculptée. La mort admira de nouveau son œuvre.

- Ah ! Maintenant, c’est un chef-d’œuvre ! Un royal fessiers flasque pour une face de cul. Mon élève n’aurait jamais fait mieux que cela.
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MessageSujet: Re: Halloween 2021 - Tête à têtes   Halloween 2021 - Tête à têtes I_icon_minitimeDim 7 Nov - 16:16

D’un œil suspicieux, Aldrick observa la cuisine autour d’eux, c’était plus moderne qu’il n‘aurait cru compte tenu de l’endroit. Rien dans l’extérieur du château de briques grises de Dracula ne laissait envisager pareille infrastructure. Était-ce Aribert qui avait agencé tout ça aussi ? Perdu dans ses pensées, il mit de longues secondes à comprendre que l’immense créature près du Dr Francky lui parlait. Surtout que rien dans son discours ne pouvait vraiment l’aiguiller :

- Allô Ween ? Ici Trouille ! Tu me reçois ?
- Comment ?
- Ah ben enfin ! J’ai bien cru que tu étais mort de trouille ! Pour ça que je t’ai appelé Ween ! T’as une tronche à t’appeler Ween !
- PARDON ?!

Le brun avait rougi de colère instantanément alors que la créature, qui le dépassait d’une bonne tête de plus, souriait malignement.

- Ça va, te bile pas Ween ! S'amusa-t-il en lui collant une prodigieuse claque dans le dos, qui lui fit quitter le sol. On va en choper une fissa et à moi les bonb- Waah ! Elles s’échappent ! Vite !
- Attends ! Pas par là ! Tu ne passeras jam-....

Un énorme fracas de verre brisé se répandit dans la salle. Faisant sursauter quelques-uns des présents, tandis qu’à la place de feu la fenêtre, il y avait à présent une ouverture de deux bons mètres, identique à la silhouette de l’imposant monstre.

- J’avais bien dit à Francky de ne pas le laisser devant ce film d’espionnage hier, mais bon, les gosses…

Aribert eut un sourire enchanté, en poursuivant :

- Il va au jardin, peut-être qu’il sera maudit lui aussi ?
- Qu-quoi ?

Le reste des railleries du squelette ne parvint pas au loup qui se précipita à la suite de son binôme. Cinq secondes plus tard, après avoir essuyé un moonwalk endiablé de chauve-souris et une dispute entre deux fantômes fans de “devine ce que j’ai avalé ce soir en premier”, il retrouva enfin son partenaire dans le potager. Enfin, si tant est qu’il fut possible d’appeler cela ainsi.

En effet, entre les tombes, caveaux et autre pans de bâtiments en ruine, trônaient ci et là des légumes, des outils de jardinage et quelques traces de cultures. Pas dit, qu’ils soient réellement dans le potager. Mais près d’un des pans du château, son binôme, bras levés, s’avançait comme Godzilla en martelant le sol avec insistance. Laissant derrière lui de larges empreintes de botte dans le sol. Effrayants sur son passage de petites tomates encore vertes, qui jaunirent en s’enfuyant tout en poussant des cris aigus. Se rapprochant encore, Aldrick fut bientôt assez près pour distinguer l’objet qui attirait tant l’attention de son partenaire.

Coincées entre les épais murs angulaires du château, face au monstre, se tenait un quatuor de citrouilles énormes qui avaient été prises au piège. Elles étaient terrorisées ! Tant et si bien qu’elles en devinrent toutes blanches ! Le loup aurait sifflé d’admiration, devant la performance si les cucurbitacées n’avaient pas décidé subitement de se rebeller ! Des quelques marques de leur douloureuse escapade, s’échappèrent à foison une giclée de pépins compacts, tirés comme des mitraillettes. L’une d’elle, qui s’était blessée circulairement, eut même l’idée de devenir une arme rotative ! En un bond prodigieux, elle se hissa à la hauteur du ventre de son adversaire et fit feu en tournant sur elle-même, propulsant sur lui et les alentours une myriade de projectiles granuleux.

- À terre !

Sans réfléchir, Aldrick avait sauté sur son coéquipier et tous deux avaient atterris dans la terre, derrière un pan de ruine. Exultant les citrouilles, sautèrent sur place, dans une danse de la victoire bien trop sexy pour être totalement improvisée.

- WEEN ! Hurla rageur son comparse au point de faire trembler le sol sous eux et de soulever par ce cri gargantuesque plusieurs énormes pierres et leur abri de fortune du sol, avant que tout ne retombe au même endroit. Tout sauf un gros bidon métallique rempli d’eau, qui se déversa sur le sol. J’allais l’avoir !
- Tu parles ! C’est elle qui allait te dégommer !
- N’importe quoi ! Je suis super fort ! Rien à voir avec toi, moucheron !
- Répète un peu pour voir ! S'enorgueillit Aldrick en lui attrapant le col, prêt à lui coller son poing dans la figure.

Aussitôt, l’autre arbora un air de profonde surprise, appuyé par une mimique indéfinissable. Le loup le relâcha avec un sourire vainqueur.

- Ah ! Tu vois quand tu veux que tu peux faire preuve de jugeot-

Aldrick n’acheva pas, à la lueur de la lune, une ombre gigantesque se reflétait dans son dos. Tout occupés, qu’ils étaient à se chamailler, aucun d’eux n’avait réalisé que là où les pépins avaient pu s’enfoncer dans le sol, jaillissaient inexplicablement d’autres citrouilles, qui en se rencontrant fusionnaient pour ne plus faire place qu’à une colossale citrouille encore plus grosse !

Le quatuor blanc originel exultait en sautant de joie autour d’elle. Aldrick aurait parié que si elles avaient pu, elles leur auraient même tiré la langue. Comme un écho à ce souhait, ce fut à ce moment précis que passât une sorcière sur son balai, haut dans le ciel en ricanant. Cette brève distraction suffit à ce qu’il soit propulsé plus loin par la force de son binôme. Ni une, ni deux, dans un cri rauque la créature de Francky fonça tête la première sur la citrouille géante, l’entrainant avec lui sur plusieurs mètres avant qu’ils ne terminent contre l’un des murs de briques avec fracas. Un siècle de poussière chuta en même temps qu’ils se repoussaient l’un et l’autre contre le mur en éternuant parfois.

Mais Aldrick n’eut pas le temps d’observer ce titanesque combat que déjà deux citrouilles blanches lui sautèrent dessus. Une sur l’estomac, l’autre au visage. Plié en deux sous la surprise, le loup repoussa instinctivement celle qui lui masquait le champ de bataille, elle s’écrasa mollement contre le muret le plus proche, fissurée et mal en point, elle ne bougea plus. Pour la seconde, il agrippa avec force ce qui traînait près de lui et lui planta une fourche rouillée de part en part. En un bond, il fut sur pied, fourche en main, il la planta verticalement dans le sol et déforma les pics pour la coincer.
Méga citrouille avait définitivement l’avantage, Aldrick observa les alentours, une idée lui vint, mais il grimaça et se résolut à hurler :

- Trouille ! Par ici !
- T’as des bonbons ?
- Quoi ?
- Si t’as pas de bonbons j’t’obéis pas ! Décréta-t-il en croisant les bras sur son torse, levant le nez vers le ciel. Y a que Francky qui puisse me donner des ordres !
- Pff ! Sale gosse !

En désespoir de cause, Aldrick saisit la citrouille H.S et l’agita vers les deux combattants.

- Hey ! Face de potiron ! Par ici ou j’en fais de la purée de ta copine !
- T’es vraiment nul pour les compliments aux citrouilles. Constata Trouille dans une grimace d’enfant dépité.
- Toi, on t’as pas sonné !
- En plus, tu parles comme s’il y avait un public avec toi, maintenant ! Faut consulter, hein… Soupira Trouille en hausse les épaules et les bras pour signifier qu’il devenait sénile.

Pour toute réponse, Aldrick agita davantage sa prise qui finit par reprendre connaissance et par se débattre, sans succès. Contre toute attente Méga citrouille s’élança à sa poursuite. L’endroit tout entier tremblait à chaque soubresaut d’avancée du colosse.

- Hey ! On en a pas fini tous les deux !

Un peu plus loin, deux fantômes sceptiques observaient une scène incongrue, où une grosse citrouille blanche, portée par un grand brun, se débattait pour s’enfuir, alors qu’ils étaient tous deux poursuivit par une titanesque citrouille, elle-même chassée par la créature du Dr Francky.

- Dis ils ont mis quoi dans le punch cette année ?
- Aucune idée, mais on devrait aller en reprendre, c’est à mourir de rire !
- On est déjà morts, tu sais...
- Détail. ~
- T’as raison ! Allons-y !

Lorsqu’Aldrick s’arrêta, il était au sommet d’une énorme pierre cubique, Méga citrouille face à lui venait de perdre quelques grammes et Trouille en profita pour lui sauter dessus. Mauvaise idée ! Avec un déhanché quasi-professionnel, elle l’envoya valser près d’Aldrick. Il n’eut pas le temps de se relever que déjà, le loup jetait la blanche citrouille qui atterrit en contrebas. Rageuse, Méga citrouille sauta à son tour pour la rattraper. Dans un sublime salto qui aurait mérité les meilleures notes aux J.O, elle se réceptionna avec classe sur le bois. Alors seulement Méga citrouille s’étonna de ce contact différent de la terre meuble, mais elle ne vit qu’une seconde sa comparse évanouie flottant dans un seau en bois avant que le sourire du loup noir ne la fasse frémir. Entraînant Trouille à sa suite, ils sautèrent tous deux à pieds joints, avec une force herculéenne sur l’autre partie de la charrette de bois qui accueillait Méga citrouille et la propulsèrent ainsi contre le mur le plus proche du château contre lequel elle éclata en mille morceaux. Une pluie de citrouille se répandit autour d’eux. Aldrick hoqueta quand une nouvelle tape le fit décoller du sol.

- Mouais, t’es pas si pire pour un moucheron, finalement. Concéda Trouille.
- Merci… ? Abandonna Aldrick, pas sûr que ce soit un compliment. Bon, on la fait cette nouvelle tête pour… Mais qu’est-ce que tu fais ?

Trouille ne l’écoutait plus, il courait partout en récupérant dans ses habits trop grands le maximum de bouts de citrouilles qui se détachaient du mur, tout en hurlant :

- UN PUZZLE GÉANT ! ÇA VA ÊTRE TROP COOOOOL !

Le loup noir, haussa d’abord un sourcil, incrédule, puis les épaules. Enfin, jugeant qu’il ne comprendrait jamais rien aux gosses, il récupéra la citrouille noyée, qui s’était délestée de son contenu dans l’eau, et commença à la sculpter à l’aide d’une des pics de la fourche - dont son occupante s’était évadée. Il n’y porta pas attention, sculptant assis près d’une tombe, tandis que Trouille entamait un minutieux travail pour recréer un portrait digne de Méga citrouille. Une bonne demie heure plus tard, il réapparut dans la cuisine, avec sa sculpture, en déclarant seulement :

- Voilà, c’est fini ! Mais s’il en faut une beaucoup plus grande, va falloir attendre un peu, disons l'an prochain ? J'espère que t'es pas pressé d'avoir la grosse tête ! Parce qu'avec celle que te construit Trouille dans le potager... Enfin, je crois que c’est le potager…



Sculpture d’Aldrick:
Andréa Eyssard
l Un monstre dans la peau l
Andréa Eyssard

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MessageSujet: Re: Halloween 2021 - Tête à têtes   Halloween 2021 - Tête à têtes I_icon_minitimeDim 7 Nov - 16:32

Dîtes M’sieur Aribert, vous vous seriez pas un peu planté ?
Spontanément, je dirais que non, mais précise pour voir ?
C’est qu’j’devais faire équipe avec un humain, Andréa j’crois, mais c’ui là m’parait bien poilu.
Ça s’appelle la puberté face de pout- AH ! Mais c’est quoi ça !

Assis près d’eux, Andréa ne comprend pas. Il penche la tête. Ses grands yeux noisette passent de l’épouvantail au squelette avec un mélange d’intérêt et de curiosité. Il s’agite lorsque l’homme de paille redresse son chapeau pour mieux le détailler de pied en cap, avant de poursuivre :

Un loup j’dirais ! P’uis un gros !
Merci Einstein.
Ah non, moi c’est Corentin.
…J’imagine qu’on peut pas trop en demander à un type qu’à la caboche pleine de foin.
Du coup c’pas grave qu’il ait dévoré mon part’naire ?
C’est lui ton partenaire, tête de bois ! Tu vois pas que c’est un lycan ?
Mais c’pas la pleine lune !
Ouais, ça je l’explique pas. En plus Dracucu est allergique aux poils de loup-garou. S’il apprend que j’en ai invité un, je vais devoir faire une croix sur sa baraque et ses petites savonnettes pierres tombales. Ça me ferait mal au coccyx.
Héhé ! Aucun risque M’sieur Aribert ! J’suis super fort avec les bestioles. J’vais gérer. Admirez un peu la maîtrise.

Corentin réajuste ses gants, puis pivote vers l’animal ; un loup de belle taille, au pelage noir, à l’exception de ses pattes, de son poitrail et du bout de sa truffe parés de blanc. Un peu de rembourrage s’échappe de la chemise rapiécée de l’épouvantait, qu’il gonfle avec autorité. À l’ombre de son large chapeau mité, ses yeux, deux gros boutons noirs, disparaissent en une fente sous les plis de son visage fait de toile de jute. Le portant principal de son corps frémit, secouant tout son être d’un bruissement léger. Puis sa voix porte, rustique, à son image.

Couché !

Ça y est ? Le jeu a commencé ? Le louveteau saute sur ses pattes. Oreilles droites, la queue battant la mesure, il se cambre, prêt à bondir. Les autres sont déjà tous partis à la poursuite de ces grosses balles orange qui lui font follement envie. C’est à son tour, maintenant, il en est certain.

Whaou ! grince Aribert. Je suis impressionné.
Ah ! Non mais j’sais. Faut juste lui montrer !
Si c’est ça, j’ai hâte de voir le numéro avec cerceaux enflammés.

Le louveteau observe, circonspect.
Qu’est-ce qu’il fait le grand bâton ? Pourquoi il s’allonge ? La sieste ? Ah non ! Elle attendra. Assez poireauté, lui aussi veut jouer !
Ni une, ni deux, ses crocs se referment au bas du long poteau de bois. Corentin est soulevé de terre et découvre le monde à la perpendiculaire. Un vent de panique souffle dans sa paille.

Il me mort la tige, il me mord la tige !
T’es mignon, les détails salaces, tu te les gardes pour toi.
Vilain loup ! Lâche le bout de bois ! Lâche le b-

Un « blong » résonne dans toute la cuisine. Largeur mal calculée, Corentin s’est manger le buffet de plein fouet lorsque le louveteau a tourné. Une volée de mites s’échappe de sa tête maltraitée. Il rattrape son chapeau de justesse et hoquette en les voyant s’approcher de l’une des citrouilles. L’épouvantail la reconnait aussitôt ; c’est Claude-Alix. Un caractère à la noix, toujours à ramener sa fraise et dotée un melon à faire pâlir n’importe quelle pastèque. Sa tendance au drama n’aide pas. En bref, mauvais choix.

Par toutes les bottes de pailles, l’voilà qu’y s’arrête. Allé Andréa, gentil loup, lâch’moi.

L’intéressé sent qu’on lui chatouille l’oreille. Il secoue vivement la tête et aussi surpris qu’amusé par le cri du pauvre Corentin, recommence.
La paille s’éparpille dans la pièce. Quelques brins tombent sur Claude-Alix, qui se sent outré d’un tel manque de considération pour sa personne. On l’agresse ! Lui ! La plus belle de toutes les citrouilles du potager maudit de Dracula ? Mais pour qui se prenait-on ? Hors de question de demeurer avec des être si peu civilisés. Trois, deux, un. Il se hisse sur ses lianes et ses feuilles, lève hautainement sa tige et décampe à toute verdure.
Le jeune loup lui part aussitôt aux fesses. Il a la détente agile et la rapidité de la jeunesse. En deux bonds, il est presque sur lui. Claude-Alix accélère, dérape sur le seuil de la cuisine, mais le franchit comme une princesse. Andréa se jette à sa suite.

« Paf ! »

Le derrière à terre, un peu sonné, le louveteau observe médusé la porte qu’il n’a pas pu franchir. Il réessaie, mais sans succès. Quelque chose coince et refuse de le laisser passer. Comme il est buté et qu’il se sait musclé, il tente de forcer. Un faible craquement, lui indique qu’il est sur la bonne piste. Nouvel essai, arrêté par un cri :

Mais pose moi, bon sang de bois ! T'vois bien que j’passe pas !

Ooooooooh ! C’était donc ça. Dans sa gueule, le grand bâton est trop large pour passer par la porte. L’idéal serait de le poser, mais il a peur qu’il retourne faire la sieste. Et puis il aime bien le mastiquer. Alors il prend un peu de recul, grogne contre l’encadrement, mais pas impressionné, ce dernier refuse de le laisser passer. Andréa s’obstine. Il réfléchit. Idée.
Il tourne la tête. D’un coup Corentin pivote à quatre-vingt dix degrés et le monde s’offre à nouveau à lui dans toute sa verticalité. Ému, il serre son vieux chapeau entre ses mains avec solennité. Cette brusque sensibilité imbibe sa paille d’humidité et fait fuir une famille de perce-oreille.
Andréa avance prudemment.
Victoire ! Cuisine franchie, avec succès.
Aux grands regrets de l’épouvantail, c’est de nouveau à l’horizontal qu’il voit défiler l’immense couloir dans lequel ils viennent de s’engager. Décoration moyenne. Courants d’air frais désagréables et de nombreuses toiles d’araignées au plafond. L’entretien laisse à désirer. Les chandeliers disposés à intervalles réguliers, apportent un peu de chaleur aux murs de pierre et au damier du dallage, mais ça ne suffit pas à égailler la pièce. Une plante verte ne serait pas du luxe. Noté trois crâne sur Groundbnb.

Andréa est comblé car sa grosse balle est partie se cacher. Il a vraiment hâte de la retrouver. Sa piste encore toute fraiche, l’embarque dans une course folle à travers les allées. Guidé par sa truffe, le louveteau franchit boudoirs, salons, bibliothèques, à toute allure. Sur son chemin tables et bibelots sont renversés, le carrelage rayé, tâché, et la pagaille déversée avec générosité. Le voilà qui quitte une petite chapelle oubliée pour s’élancer dans une courette en friche. La nuit l’accueille, la brume l’embrasse.
Malgré son ardeur, arbustes, ronces et bosquets freinent sa course en se mêlant à sa fourrure. Il se débat, mais les plantes l’agrippent et l’enserrent avec fermeté. Ce jeu ne l’amuse pas. Il grogne, épris de liberté. Ses crocs luisent sous une lune à peine formée et le portant de bois de Corentin craque, écrasé par leur puissance.

Lâche moi et j’leur dis d’te fout’la paix.

Contre toute attente, l’épouvantail a été totalement épargné. Autour de lui, les plantes s’écartent ou s’approchent avec une douceur câline. Elles le soutiennent, le rhabille même, avec une tendresse amoureuse. Une rose effleure sa joue, un buisson d’aubépine se fait coussin pour sa tête molle.
Andréa ne comprend pas tout de suite. Les plantes lui scient les pattes. Ça l’agace ! Il secoue la tête, essaie de se dégager, mais le lierre rampe jusqu’à son cou. Par instinct, il recrache Corentin et sa gueule se referme sur l’envahissante végétation. Mordre, arracher, détruire pour se libérer. Ses pattes avant à peine délivrées, le voilà qui s’arrête, écrasé par une ombre.

T’vas r’gretter d’m’avoir traité commun bout d’bois l’corniaud.

Feuilles et branches découpent leur silhouette dans le dos de l’épouvantail. Sa figure est baignée d’ombre, pourtant le louveteau discerne nettement le sourire mauvais qui s’étire sur ses coutures.
Son poil se gonfle et son regard s’enflamme.
Chic. Un nouveau jeu.

Dans le brouillard transylvain, le jeune loup s’amuse. Ses liens brisés ont effacé le danger. Il bondit, esquive, mord, griffe, plantes et racines. Les pétales tombent sous ses coups, les branchages craquent sous sa force. Toujours plus ardent, toujours plus fou. Les égratignures l’enivrent, les assauts le comblent. On dirait qu’il danse. Enfant monstrueux qui plaisante avec l’abîme si proche. Exctase.
Mais les jeux sont faits pour être gagnés et Andréa le sait. Ce plaisir s’achèvera par une victoire, la sienne.
Repoussé contre les arches d’un passage abrité, il crache les restes d’un bouquet de lys fraichement arrachés. Babines et oreilles excoriées, son regard s’est lassé des soldats de verdure pour se fixer sur leur général de paille. Planté au centre de la cours, tout à se gausser de sa puissance, l’épouvantail ne remarque rien.
Attaque du noisetier. Une pétarade de fruits à coque éclate contre le muret, mais Andréa s’est déjà éclipsé. Un bond au-dessus deux buissons de houx le rapproche de sa cible. Une solide tresse de lierre tente de l’arrêter, mais il la déchire d’un coup de dent. L’odeur des géraniums manque de force pour le déstabiliser, la barrière de ronce est une formalité. Il s’en extrait au sommet de sa puissance, d’un bond gigantesque qui le jette droit sur le chef d’orchestre.
Soudain face au monstre, Corentin hurle. Il tente d’esquiver, mais son manque de mobilité lui permet tout juste de pivoter. Il est fait.
La mâchoire d’Andréa se referme sur son bras droit. La paille s’échappe par la manche, le gant tressaille mais tient bon. Emporté par la puissance du lycanthrope, l’épouvantail bascule. Son bras gauche heurte le sol. La nature l’agrippe comme elle peut, cherchant à le protéger, à le retenir, mais la bête est plus rapide. Le loup le traîne à sa suite, raclant la terre, puis le dallage qui mène aux escaliers extérieurs d’une large tourelle. Il en monte les marches quatre à quatre, sans lâcher Corentin. L’homme de paille butte sur chacune d’entre elle en se lamentant péniblement. Andréa s’en moque. Il a gagné et il s’est bien amusé. Sa queue fouette l’air avec vivacité lorsqu’il atteint le dernier pallier et sa porte laissée entrebâillée.

Non, non, non ! C’une des chambres de Dracula. L’est allergique à tes poils ! Rent’pas là où m’sieur Aribert aura des prob- Bon trop tard.

Chambre secrète de Dracula aurait été plus exacte. Exit les croix, les crânes, les cercueils, le noir est banni et le rouge aboli. Ronde et rose, voilà comment se dépeint la pièce. Grande commode aux poignées cœur, petite coiffeuse surmontée d’un arc-en-ciel et divan pastel molletonné au tissus pelucheux mettent en appétit pour le grand final, un lit en baldaquin dodu à souhait, garni d’une armée de coussins fuchsia en forme de cœur.
Confortablement installé sur l’un d’entre eux, Claude-Alix somnole, les feuilles en éventail. Corentin saisit sa chance :

Bon écoute. Si tu me lâche, j’t’aide à l’chopper.

Andréa serre les crocs.

Aïe ! Aïe ! Aïe ! Sois pas nigaud ! Faudra bien qu’tu m’laisses pour l’attraper !

Hésitation. Le jeune loup estime la taille de sa gueule.

Cherche pas, ça passe pas.

Il gronde.

Allé quoi. Pas d’entourloupe, c’est juré. Pense à la grosse citrouille qu’tu vas pouvoir mordiller si t’acceptes.

C’est vrai que c’est tentant. En plus, si le bout de bois essaie de le piéger, il aura le droit de le transformer en allumette. Bon, c’est d’accord. Le louveteau lâche prise.
Corentin se hisse sur son unique pied et soupire de soulagement. Quoi que bien amoché, l’état de son bras droit ne l’alarme pas. Un peu de couture et tout sera oublié. Tout ce qui l’intéresse à présent, c’est de rapidement régler son compte à Claude-Alix afin de se débarrasser du sac à puces indiscipliné dont il a écopé. Le plan est simple :

J’vais attirer son attention. Pendant c’temps, tu fais l’tour du lit, p’is quand j’te fais signe, tu lui sautes dessus. T’as compris ?

Corentin prend son mouvement de truffe pour un oui. Il le laisse s’éloigner et en deux sauts, se rapproche du lit. La chute est volontaire. Son rebond sur le matelas généreusement rembourré est un délice pour lui, mais une belle frayeur pour la citrouille, tirée violemment de sa torpeur.
Claude-Alix se hisse sur ses feuilles, prêt à décamper, mais le timbre familier de l’épouvantail l’arrête sur sa lancée.


Eh ! Du calme ! C’est qu’moi. Je v’nais t’dire que les carottes sont cuites pour l’corniaud. Alors t’peux rev’nir au potager maintenant.

Scepticisme de la cucurbitacée. Agacement silencieux du loup.

J’te jure qu’c’est vrai. T’vois il a commencé à m’prendre le chou en me mordillant. Mais j’suis trop fort avec les bestiau moi, alors y faut pas m’chercher des noix. D’abord j’lui ai dis d’se coucher, puis d’donner la patte. T’aurais vu ça ! Plus obéissant qu’un caniche nain l’lupin ! J’en f’sais c’que j’voulais !

Malgré un orgueil ma placé, Claude-Alix laisse entrevoir qu’il est légèrement impressionné. Le louveteau n’apprécie pas du tout, mais trop tard, Corentin est lancé.

Ça fait l’mariole parce ça a d’grandes dents, mais j’te l’ai arrangé au p’tits oignons l’boule de poils et franchement, il était si mauvais qu’t’aurais pu toi même t’en occuper.

La citrouille est touchée. Elle fait mine que l’homme de paille exagère, bat de la feuille en prenant un air gêné, mais tout ce qu’elle attend c’est le l’entendre insister.
C’est raté.
Dans son dos, un grondement la fait sursauter.
Demi-tour. Elle aperçoit deux épaules musclées qui roulent, menaçantes. Le temps de comprendre qu’on l’a trompé, une gueule jaillit derrière le lit, luisante, baveuse, prête à la croquer. Débandade dans les coussins et draps de soie. Le poids soudain du monstre sur le lit fait s’envoler le légume. Les crocs l’attrapent au vol, se refermant sur l’une de ses feuilles. Elle se déchire, mais le corps orange chute sur le matelas et rebondit aussitôt. Il atterrit sur la moquette, sonné, au moment où tombe une pluie de plumes immaculée.
À la recherche de sa proie, le canidé a éventré les oreillers. C’est Corentin qui, par crainte de subir le même sort, a fini par la lui indiquer. Claude-Alix est choqué. Cette haute trahison réveille en lui des instincts de tragédien. À terre, liane sur le front, dans la faible clarté d’un petit vitrail licorne, il en appelle aux puissances supérieures. Qu’a-t-il donc fait pour mériter pareil châtiment ? N’y a-t-il personne en ces terres pour porter assistance à la plus belle citrouille du potager ?
Apparemment non. La mâchoire du loup se referme sur son corps de rêve. Ses canines percent sa peau, marquent sa chaire. Claude-Alix se sait défiguré à vie, mais renoncera-t-il pour autant ? Jamais !
Le légume se débat si fort, qu’il finit par se libérer. Première porte verrouillée. Il file vers la seconde sans se retourner. « Bang ! » Le jeune loup l’a percuté de plein fouet. Il vole sur dix mètres, se rattrape à la poignée, ses lianes cassent sous le choc. Tant pis ! La porte est ouverte ! Ni une, ni deux, il pivote sur le flanc et roule avec l’ardeur des désespérés.

Eh bien vas y ! Qu’est-ce que tu attends ? S’exclame Corentin.

Andréa grogne, enragé.

S-Si, c’est caniche nain qui t’a pas plu, sache que j’en pensais pas un mot et que…

Une hurlement étranglé ponctue sa phrase.

Lorsque le jeune loup s’élance dans l’allée, ballotte dans sa gueule un sac en toile rapiécé et décoré de deux boutons noirs exorbités. Pris dans l’élan de cette course insensée, l’épouvantail fraichement décapité crie à s’en découdre le gosier.
Alerté par ces exclamations terrifiées, Claude-Alix sait que son chasseur est en train de le rattraper. Il se jette à corps perdu dans les escaliers, ricochant sur des marches qu’il avale par pallier. Le choc du dernier atterrissage abîme sa chaire et rouler devient compliqué, mais la foulée monstrueuse qui résonne dans son dos le pousse à continuer.
Il s’élance dans la salle du banquet.

Les chaises apparaissent vides à qui n’a pas bien regardé. S’agitent dans les airs couverts argentés, carafe de vins d’exception et mets raffinés. C’est le séminaire annuel de la société fantôme Booh. Une réunion d’importance, au cours de laquelle on échange sur les meilleurs moyens d’épouvanter et pour les dix ans de l’entreprise, on a dépensé sans compter.
Dans un concert de couteaux et de fourchettes, Claude-Alix se faufile sous l’interminable table superbement décoré. Il en a traversé la moitié, dépasse à peine les plats de poulets rôtis et dinde au marron glacés, lorsqu’un cri commun de surprise interrompt les festivités.

Andréa débouche à la sortie des escaliers. Les milles odeurs et délicieux fumets auraient pu lui faire perdre pied, mais il est déterminé à l’emporter. Concentré, il ne perd pas la trace de sa proie. Il se jette à son tour sous sa table et sa frustration explose en un colossale grondement en la découvrant si étroite. Ci et là, de petits cris éclatent. Les chaises s’écartent, quelques audacieux sauvent leurs assiettes à temps.
Le jeune loup atterrit en un bond sur la nappe immaculée. Il s’élance entre les plats. Tout ce qui rencontre sa course est renversé, brisé ou éjecté. La sauce aux morilles coulent de la table, la purée de petits poids se répand sur le carrelage, le rôti s’écrase, informe, contre une vitre.
Enfin, une tâche orange apparaît à l’autre extrémité et roule encore et toujours, vers la sortie la plus proche. Le louveteau accélère, certain de s’en saisir. Mais sa patte avant transperce un pudding, il glisse. Griffes déchirant la nappe, il parcourt les derniers mètres à plat ventre, emportant avec lui la totalité du buffet.
Protestations et insultes colorées accueillent son retour sur pieds. Corentin crache les pommes de terres coincées entre ses coutures. Il est prêt à protester, mais le louveteau s’ébroue, crépissant une partie de la salle des restes du massacre culinaire. L’animal repart aussitôt en chasse.

Claude-Alix a réussi à s’échapper par un petit balcon d’où il a sauté. Une avancée de toit a amorti sa première chute, un tas de paille la suivante. Épuisé, il s’est laissé rouler sur le sol boueux d’écuries depuis longtemps vidées, bien décidé à poursuivre coute que coute sa fuite.
La chance se présente sous la forme d’une longue et étroite planche de bois qui descend au travers d’un fourré. C’est sa porte de sortie. Une fois le château quitté, il espère que l’anomalie qui donne au loup-garou sa forme animale cessera de faire effet. Un pauvre humain serait alors bien incapable de retrouver sa piste.
Réunissant ses dernières forces, il démarre lentement ce dangereux jeu d’équilibriste, lorsqu’au-dessus de lui, explose la fenêtre entrebâillée précédemment empruntée. De peur, il essaie d’accélérer, mais la planche est usée et s’il tombe, il est fait. Sa précipitation doit être calculée.

Depuis le balcon, il faut une fraction de seconde à Andréa pour repérer sa belle balle orange. La tentative de fuite est osée, mais il sent qu’il a gagné. Il saute à son tour, retombe sur un petit toit dont il arrache les tuiles en glissant, avant de bondir droit sur la planche.
Effet de levier. Son poids fait basculer tout le morceau de bois d’un coup. L’autre bout s’élève à toute vitesse dans les airs. Catapulte et vol de citrouille.

Le mur des écuries de rapproche à toute vitesse. Claude-Alix est certain de finir en compotée. Il en a les graines qui palpitent et regrette, finalement, de ne pas s’être laissé gentiment sculpter.

Eh ! Eh ! Non ! Tu vas pas faire ça ! T’as pas l’droit d- Urgh !

Panier. Lorsque le louveteau retombe sur ses pattes après ce saut exalté, c’est en transportant la tête bien pleine de Corentin. Sauvé, mais épuisé, Claude-Alix rend les armes au fond de la toile de jute. L’épouvantail en a les boutons tout chamboulé, jamais il ne s’est senti aussi courge.


* * *


Dans la grande cuisine de Dracula, dort un louveteau comblé. Il s'est tellement amusé qu’il a totalement oublié le but de cette soirée. Pattes croisées, Andréa s’est assoupi. Il rêve de la grosse balle orange qui lui sert d’oreiller, toujours coincée entre les brins de paille d’un sac en toile de jute.

Et en plus il me bave dessus  !
Ouadji Oursou
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MessageSujet: Re: Halloween 2021 - Tête à têtes   Halloween 2021 - Tête à têtes I_icon_minitimeLun 8 Nov - 19:38

Assis sur une chaise autour d’une table, le regard rivé sur les citrouilles, Ouadji repensa aux paroles d’Aribert. Ses yeux orangés virèrent lentement vers le squelette sans tête. Un mélange de tristesse et de pitié s'afficha sur son visage enfantin.

Comment ne pas être triste devant ce désolant spectacle. L’esprit de ce pauvre squelette préférait penser qu’il était idolâtré alors que c’était tout le contraire. Ne voyait-il pas qu’il vivait dans une illusion… probablement pour combler un quelconque manque ? Comme c’était triste d’assister à une telle scène. On préférait s'arracher les membres et s'éventrer plutôt que d’être en sa présence. Même la haute sphère des monstres le méprisait. Seuls les rejetés, les ignorés, ceux en bas de la chaîne avaient répondu à son invitation. Face à cette constatation et pour l’aider à surpasser ce problème, le sphinx décida de lui faire la plus belle tête.

Au même moment, un bruit de métal s’entrechoquant se manifesta, trop près de lui. Il tourna son regard vers le nouvel arrivant. Il le vit –mais le sentit surtout- se cogner contre le meuble. Il avait oublié son professeur, le cavalier sans tête, et il aurait préféré qu’il l’oublie, aussi. Sa présence le rendait mal à l’aise.


- N’allez-vous pas attraper votre citrouille, jeune apprenti ? Avez-vous besoin d’assistance ?

Les yeux d’Ouadji quittèrent les gantelets posés sur le bois et les levèrent avec lenteur. Plus ils montaient et plus son anxiété grimpait. Ils s’arrêtèrent à son buste métallique. Devait-il continuer ? Serait-ce impoli de s’adresser à son torse ? Mais s’il élevait le regard, là où il devait y avoir une tête, serait-ce pire ? N’allait-il pas l’offenser encore plus ? Ou le blessé, lui rappelant son manque ? Devant son terrible dilemme, inconsciemment, sa main chercha un pompon. Devait-il poser la question ? Pouvait-il seulement le faire ? Était-ce une question qui se posait ?

Dans un grand bruit sourd, il posa ses coudes sur le meuble de bois, enfonça son bonnet plus profondément encore sur le crâne, se cachant les yeux, puis il se tint la tête entre les mains, désemparé. Avec tout cela, il se rendit compte qu’il ne lui avait toujours pas répondu.

*Bravo Ouadji ! Il va croire que tu ne l’aimes pas*. Pensa-t-il encore plus démoralisé.

- Vous allez bien ?

Entendant l’armure rouillée se trémousser d’incertitude face à l’attitude de son élève, le jeune sphinx réussit à marmonner d’une toute petite voix piteuse :

- Oui, merci.

Quelques secondes passèrent, le malaise entre les deux s’intensifia. Puis leur sauveur se révéla à eux. À une dizaine de pas, l’épouvantail, qui n’avait toujours pas rejoint son partenaire –si seulement il sortait son bâton dans le …- défendait le sort et le bien-être des citrouilles. Intrigué par ses paroles, Ouadji leva la tête, remonta son bonnet et écouta le discours rempli de « sagesse ».
Il observa à nouveau les cucurbitacées. Après ce qu’il venait d’entendre, comment pouvait-il les torturer ainsi ? Encore un autre dilemme et il n’avait même pas trouvé comment résoudre son premier.
À cet instant, la présence de son mentor se fit plus oppressante. Il le sentait aussi désemparé que lui. Il sentait qu’il voulait l’aider, mais ignorait comment faire, ce qui mettait encore plus de pression sur le sphinx.
Il avait besoin d’air.


- Les toilettes ! Dit-il brusquement. Se rendant compte du ton sec utilisé, il se radoucit. Pourrais-je y aller ?
- Bien sûr ! Elles sont par là.

L’homme de métal pointa le foyer allumé.


- Là ?

Cette fois-ci, il montra du doigt la Mort qui fouillait les armoires à la recherche d’un encas, en rouspétant sur ses médiocres conditions de travail. Puis, il réalisa que le mieux était de lui donner les indications. Était-ce vraiment judicieux de suivre les dires d’un être sans tête dans un domaine rempli de pièges sous le regard d’un squelette légèrement psychopathe ? Certainement pas, mais Ouadji n’y fit évidemment pas attention. Il sortit, suivit de près par une grosse citrouille, et s’enfonça naïvement dans le corridor. Il prit la troisième porte à gauche. À l’intérieur, une odeur sulfureuse pénétra avec agressivité ses narines. Tout bêtement, il pensa : Ouuuah, je pensais que Brick sentait la mort, mais celui-ci le bat à plate couture ! Le chandelier s’alluma, puis…

Ah non, n’allons pas là. Laissons-lui un peu d’intimité.

Les secondes passèrent. Les minutes succédèrent aux secondes. Constatant l’absence de son élève, le cavalier se mit en quête d’attraper une citrouille dans un grincement de porte mal huilé. Après sept minutes infructueuses, à se cogner contre tous les meubles présents et certains invités, il se fit soudainement arrêter. Une faux lui barra le chemin.

- Je peux vous aider ?
- Certainement. Cessez de bouger !

Sans attendre de réponse, la Mort lui versa un sceau complet d’huile dessus.

- Mais ... Qu’est-…
- Ne bougez pas ! Sortant on ne sait où ses morceaux de beurre, elle les inséra entre les plaques de l’armure. Maintenant, bougez. Celui-ci s’exécuta, troublé. Avec plus d’énergie. Ne faites pas votre timide. Je ne vais pas vous bouffer. N’entretenez-vous donc jamais votre carcasse ?

Au même moment, un cri retentit derrière la dite porte empruntée par le sphinx. Les deux monstres se tournèrent, surpris. D’autres bruits s’enchainèrent, indistinct. D’une même voix, le sans tête et le avec tête s’approchèrent, se penchèrent vers la source du son. Soudain, la porte se mit à trembler, à forcer ses gonds. De puissants coups la percutèrent. En preux chevalier, le cavalier se débattit avec la poignée, prêt à défendre la veuve éplorée. Mais celle-ci lui résista. Finalement, le silence revint. La porte s’ouvrit avec fracas, dévoilant un Ouadji ébréché. Immobile, il les regarda, son bonnet de travers, ses cheveux en désordre. Des égratignures lui barraient les bras et le visage. Ses vêtements mal assortis étaient déchirés par endroits. Une substance inconnue et nauséabonde dégoulinait de sa personne. Il fit un pas, le regard vide.


- Évitez les toilettes.

Ce furent les seuls mots qui réussirent à sortir de sa bouche. Puis, il passa entre eux et alla vers la cuisinière.

- C’est du papier toilette dans ses bras ?
- Aucune idée. Je ne vois pas.

Sous le regard interrogateur des monstres, mais surtout de celui de la Faucheuse, il alluma un rond et mit dans une casserole de la farine et de l’eau. Pendant que son mélange chauffait, il s’assit au sol près des citrouilles restantes. Attentif, il leur parla avec douceur. Ses yeux à nouveau remplis d’innocence, il repéra l’élue. Avec délicatesse, il s’approcha, lui promit de ne lui faire aucun mal. Sans aucune difficulté, il la ramassa et la déposa sur la table où reposait une montagne de papier toilette. Il alla chercha sa casserole et se mit à l’ouvrage.

- Que fait-il ?
- Une momie de citrouille ?
- C’est une idée.
- C’est surtout Cléopâtre qui va être contente.
- C’est vraiment Cléopâtre !?
- Non, mais elle aime le penser.
- Ah. C’est qui alors ?
- Ne devrais-tu pas l’assister ?
- Oh, c’est vrai !

Une fois sa citrouille recouverte d’une bonne épaisseur de papier toilette mâché, il ouvrit son œuvre en deux afin de rendre sa liberté au bébé cucurbitacée. Le sourire aux lèvres, il la vit sautiller de joie vers les quelques autres survivantes. Retournant son travail, il fusionna à nouveau les deux parties ensemble. Satisfait du résultat, il la peintura. Quand il eut fini, il l’admira. C’était à s’y méprendre. Elle avait vraiment l’air d’une vraie.

Sa tâche accomplit, il la délaissa et alla rejoindre la Mort accoudée avec désinvolture -mais avec classe, tout de même- dans l’ouverture créée par la créature de Franky. Le regard au loin, elle observait les évènements extérieurs tout en mangeant une poignée de bonbons volés à on ne sait qui. Sentant un regard sur sa personne, la capuche noire quitta à regret le combat humanoïdes contre citrouilles et tourna son attention sur le jeune garçon. Un silence de mort s’installa entre eux.

- Quoi ? Demanda-t-elle après un moment.
- Qui as-tu décapité ?
- Tu devrais penser à investir dans des lunettes si tu ne reconnais pas la tête trônant sur la table.
- Arrête ta comédie. Je sais et je sais que tu sais que je sais.
- Aah, c’est vrai. N’empêches, tu aurais pu verser au moins une larme, aussi fausse soit-elle.
- J’aurais pu. Alors qui était-ce ?
- T’inquiètes. Comme tout le reste, ce n’était qu’une illusion.
- Vraiment ? Demanda le sphinx peu convaincu.

Préférant changer de sujet, la Mort se tourna vers le travail d’Ouadji. Il reconnaissait bien l’œuvre du blondinet. Devant ses yeux se trouvait une fausse citrouille à peine plus grosse qu’un pamplemousse. Elle regardait le monde avec son grand sourire un peu niais, mais surtout innocent avec une petite touche angélique.


- Pourquoi un si petit format ?
- Plus gros, il aurait une trop grosse tête. Cette grosseur est juste parfaite pour sa grandeur.Expliqua-t-il sans aucune méchanceté en tête.
- Ce n’est pas faux. J’aurais dû y penser.
- Tu as vraiment fait un derrière ?
- Pas de discrimination. Elle était difforme, ramollie par le temps et rejetée par un certain Claude-Alix et sa famille, je l’ai aidé à se trouver un nouveau but dans la vie. En plus, elle est fonctionnelle.
- Qu’est-ce… Ne me dis pas…
- Exactement. Le coupa-t-il un énorme sourire dans la voix. S’il la met et qu’il parle, de la merde sortira par…
- Noon.
- Si ! Affirma-t-il tout excité. J’espère tellement qu’il l’essaie. Penses-tu qu’il va comprendre le sous-entendu ? Mmmh… C’est peut-être trop subtil pour son intellect… Au fait, il est où ton laquais de service ?

Haussant les épaules, tous deux le virent un instant plus tard en grande discutions avec Aribert. Il lui donnait des conseils sur comment bien vivre malgré l'absence de tête, car après tout, aider était sa deuxième vocation. La première étant… on s’en fout de lui. Et si on revenait sur ma sublime personne.
Quoi !? Vous n’aviez toujours pas deviné, bande de cerveaux lents ? Vous n’aviez pas encore compris que je narrais depuis le début ? Je vous ai pourtant laissé pleins indices. Ha ha ha ! Vous n’êtes pas des lumières, hein ? Ne seriez-vous pas de la même famille que mon ancien narrateur ? Ne l’avouez-pas. En fait, je m’en fous.
Mais sérieux, vous pensiez vraiment, moi, votre exquis démon préféré, allait mourir dans un vulgaire concours de sculpture de citrouilles ! N’y répondez pas. Ce n’est pas une question.
N’empêche, je me débrouille bien pour compter des histoires. Je devrais peut-être changer de vocation… Oh, calmez-vous ! Je sais, je sais. Je suis comme une drogue. Quand on me goûte une fois, on en redemande encore et encore. Je vous promets, la prochaine fois, je ne me ferrai pas passer pour l’autre idiot incapable de raconter les faits correctement. Vous m’aurez dans toute ma splendeur, les chanceux.


Citrouille, révèle-toi !:
June Ravenclose
Le chant du cygne
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MessageSujet: Re: Halloween 2021 - Tête à têtes   Halloween 2021 - Tête à têtes I_icon_minitimeMar 16 Nov - 0:38

Pendant que les autres s’activaient déjà à courser les potirons, sans doute en espérant récupérer le plus gros et le plus beau de tous pour répondre aux critères très exigeants d’Aribert, June restait immobile. Seuls ses doigts bougeaient les uns contre les autres, ou plutôt ils cliquetaient, signe de sa nervosité. Est-ce qu’on leur demandait vraiment de saigner à blanc ces mignonnes petites citrouilles ? Après tout, si elles bougeaient et savaient reconnaître les compliments par un enchantement mystérieux, c’est qu’elles étaient dotées de conscience. June ne pouvait pas cautionner le meurtre, même sous la menace ! D’un autre côté, si elle ne participait pas, les conséquences seraient terriiiibles. Il parait qu’entre deux maux il faut choisir le moindre…

Les autres n'avaient pas l'air de se débattre avec la même prise de conscience. D'ailleurs, le coéquipier de la cantatrice ne l'avait même pas attendue ! Elle ne pouvait pas rester toute seule ici, en compagnie du squelette détraqué qui risquait de lui croquer le petit doigt. Enfin peut-être qu'il n'était pas méchant, juste bizarre ? Quoi qu'il en soit, June décida de se lancer dans le couloir. Elle trouverait bien une solution à son problème. Une chose à la fois.

Alors... il fallait plutôt prendre à gauche ou à droite ? Pourquoi on ne leur avait pas donné une carte des lieux déjà ? Mm, ce n’était pas une colonie de vacances, mais on avait déjà vu de meilleurs hôtes. Il suffisait d’éviter les bruits de chaînes provenant du donjon et si jamais cela se terminait sur un cul-de-sac, elle avait sûrement le temps de revenir sur ses pas une fois ou deux avant le lever du jour.

Mais June réalisa bien vite que c’était naïf de sa part, lorsqu’elle se retrouva devant une armure rouillée plutôt que le tableau des marais. Maintenant qu’elle prenait le temps de se concentrer sur ses alentours, les escaliers venaient clairement d’entamer un virage à cent quatre-vingt degrés. Une nouvelle vague de désespoir l’envahît et elle tomba à genoux au sol, à moitié prostrée, le temps de réfléchir à ce qu’elle devait faire. Oh, mais il y avait sûrement des fantômes dans cette vieille maison hantée ! L’un d’eux pourrait lui indiquer le chemin.

Finalement, pas besoin de partir à la chasse. En redressant la tête, June eut la désagréable surprise de tomber nez à nez avec un doigt qui lui indiquait la direction à prendre. C’était un pari risqué mais au point où elle en était…

Heureusement, c’était bien le zombie, qui était en train de baver sur sa citrouille de choix d’ailleurs. Ce ne fut pas bien facile de le convaincre de relâcher sa proie, ni de lui montrer le chemin du retour. Diantre… Il ne valait mieux pas imaginer ce qui se serait passé s’il avait décidé de s’en prendre à quelqu’un sans les formes rondelettes de ces légumes dodus !

De retour au poste de cuisine, June se saisit du couteau dans le but d’accomplir sa tâche, même si ça la rendait encore un peu mal à l’aise. Peut-être qu’elle pouvait tenter un masque vénitien, un paysage demanderait trop de temps.  Ce n’était pas sa première sculpture, sous la supervision d’Adam et de ses parents. Mais puisqu’elle n’était pas très douée en cuisine, ce qui devait arriver arriva.

Elle se coupa.

Le silence tomba sur l’assemblée. Tout le monde savait que le sang de jeune vierge était le plat de résistance préféré du comte et de ses goules. Certains des invités se mirent à crier, pris de panique. L’un des vitraux fut même fracassé par le vibrato. D’accord, Dracula avait accepté de louer son château mais comment réagirait-il en voyant dans quel état il se trouvait ? Entre les morceaux de maccabée et les bandelettes accrochées aux murs, il ne manquait que les œufs pour couronner le tout.

En une poignée de secondes, la main pâle de June était soulevée par une main plus pâle encore pour éviter le gaspillage. Leur hôte était apparu dans un nuage de fumée. Grâce à la momie, un bandage de fortune fut rapidement préparé avant que la blonde ne tourne de l’œil.

« Je vois qu’Aribert sait mettre l’ambiance… »

Il y avait de quoi trembler jusqu’aux os alors que sa canne frappait contre le sol, mais à leur grande surprise une forte musique s’éleva plutôt pour remplacer le silence oppressant. C’était le moment de se lancer sur la piste de danse.

« Allons allons. La nuit est encore jeune mes amis. »

Spoiler:
Aribert [PNJ]
PNJ spécial – Halloween
Aribert [PNJ]

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MessageSujet: Re: Halloween 2021 - Tête à têtes   Halloween 2021 - Tête à têtes I_icon_minitimeMer 24 Nov - 21:28

Stop !
On lève les bras, le temps imparti est écoulé !

J’ai toujours rêvé de dire ça.

Bon, les artistes ratés on pose couteaux, hachoirs et tout ce qui, avec un peu d’imagination, peut tuer. Je ne tiens vraiment pas à perdre une phalange quand je critiquerai vos croutes. Allé, allé, je sais que j’ai l’éternité devant moi, mais on ne va pas y passer la nuit !

Voilà !

Alors, par qui je commence ?
Oh ! Mothy se dévoue. Il lève sa petite papatte poilue, pressé que je passe voir la création de son binôme. Il doit en être très fier pour baver autant. Un peu de tenue Mothy, faudrait pas ruiner les fondations du château de Dracucu.
Voyons voir ce que nous avons. Hum… Oh, oh ! L’œuvre d’un psychopathe du scalpel. On voit bien toute sa dextérité et ce besoin compulsif de découper ce qui lui tombe sous la main. Pratique quand y a de la dinde au dîner. Et ce faux sang ! Théâtral en plus. Je suis sûr que tu es le genre à laisser des cartes à jouet après tes petits méfaits. Enfin, la première t’as pas dû faire exprès et puis tu t’es dit que ça ajoutait du cachet. Je me trompe ?
Moh. Garde ce petit regard mauvais pour faire plaisir à ta fiancée. Pas besoin de ça avec moi, je vais l’essayer ta citrouille !
Alors ? C’est pas si pire, non ? Ça vaut pas mon profil de rêve, mais c’est bien équilibrée et j’adore le sourire carnassier. Ça devrait plaire aux-

Hé ! J’ai pas fini de me vanter !

Oh… Oh ! C’est toi Giselle. Je suis sûr qu’on te l’a déjà dit, mais tu es affreuse ce soir. Si si j’insiste. J’ai rarement vu un monstre porter aussi bien les bandelettes et ce visage tout rabougri dont il manque quelques dents ! C’est immonde, j’adore. J’en aurais perdu ma mâchoire si elle ne s’était pas trouvée des milliers de kilomètres.
Voyons donc ton odieuse création. Comment ? Tu as dû te débrouiller toute seule ? Quand on voit ce chef d’œuvre c’est évident. Qui d’autre que toi pourrait en être l’auteure ? C’est adorablement effrayant ! Et tu as même mis de la lumière pour que je puisse m’éclairer pendant les nuits sans lunes. Si je ne connaissais pas ton amour pour toi-même j’en viendrais penser que ne laisse pas indifférent tes vieux os très chère.
Mais passons l’essayage. Alors qu’en penses-tu ? Que je replie les bras ? Pourquoi pas. Les mains aussi ? Ah oui ? Euh… Je dois vraiment répéter ça ?
Nyaaaa ~

Argh eurgl… Kof, kof… La cire a coulé ! J’ai failli crever !
Oui, bon… Façon de parler.
Citrouille suivante !

Je vois. Mortel ton style, comme toujours ! Après pourquoi pas. Il faut avouer que tout y est. C’est magnifiquement repoussant, dégoutant à souhait avec une touche d’originalité morbide. Le seule doute que j’ai, c’est sur le temps de conservation. Quoi qu’après réflexion, ça doit être bien vide là-dedans ! Aucun risque finalement !
Oui, c’est bon ! Je vais l’essayer !

[Du fait de l’essayage de cette nouvelle « tête » à la forme peu conventionnelle, la nauséabonde tirade qui en a découlé manque un peu de clarté. Et quoi que les paroles d’Aribert soient souvent merdeuses, on s’est dit qu’une traduction s’imposait.]

La visibilité, c’est pas ça, mais je sens que ça peut plaire ! Franchement le travail mérite salaire. Allé, je suis d’humeur généreuse. Un petit baiser à la mort, à n’a jamais tué personne pas vrai ? ~

[On vous laisse imaginer toute l’intensité de ce tendre élan d’affection.]

Ah j’y vois plus claire sans ce truc ! Bon passons à la suite.
Oh. Non, pas vous finalement.
Allé la s- Aïe, aïe, aïe !

C’est bon Trouille, j’ai compris. Il n’est pas nécessaire de TOUJOURS recourir à la violence, tu sais.
Bon je l’essaie. Déjà la couleur c’est un bon point, on est tout près des reflets laiteux de mon superbe occipital. Taille optimale. Le travail de découpe est repoussant, mais seyant. Franchement ça me plait !
Quoi ?! Non j’ai pas oublié. Je t’ai promis de partager mes bonbons si tu faisais ta citrouille. Donc tu t’assois dessus mon gros. C’est pas toi qui l’as faite, c’est Ween — je sais que c’est pas son vrai nom, mais honnêtement qui a le temps de prononcer Aldérick Voaulsanugan — donc c’est à lui que je vais donner touuuuuuuus les bonbons et les chocolats. Et oui ! Si t’es pas content, t’as qu’à négocier avec lui ! Ou l’écraser, c’est selon.
Et voilà, c’est comme ça qu’on traite les gamin pourris gâtés !

Vous l’avez ? Pourris. Gât- Eh ! Eh ! Tu te crois où là ?

Non, non, non. On lâche le tibia. On lââââââache. Le. Ti. Bia.
Mais c’est pas vrai ! Je ne suis pas un os à ronger ! Corentin, tu devais pas dompter ce sac à puce ? Oui ! Je vois bien qu’il t’a décapité, mais est-ce que ça m’a déjà gêné ? Je te rappelle qu’il y a 3 ans, je n’avais plus un seul os à la bonne place et pourtant !
Eh, mais attend. Elle est où ma citrouille ? Ah je vois. Ça n’a pas de main, alors ça se cherche des excuses. Bravo hein. Super la solidarité !
Oh mais attends. Mais oui ! Regarde mon gros louloup. C’est quoi là-bas ? C’est le grand bâton de Corentin ! Mais oui ! Le graaaaand bâton à mâchouiller et à déchiqueter de Corentin ! Ça donne envie, hein ?

Attaque.

Voilà. Ça c’est réglé. Suivant !
Oh, le chaton. Oui désolé, l’autre crie un peu fort, mais je t’assure que c’est simulé.
Dis moi mon grand, tu sais que depuis notre petite émission l’an dernier, les peluches à ton effigie partent comme des petit pains moisis ! T’es devenu une vraie star dans le milieu monstrueux. Ça te dirait pas de devenir notre égérie ? Regarde j’ai pris un petit contrat avec moi, il te suffit de signer là, et là. Rémunéré par l’amour de tes fans et en échange, on prend soin de ton âme. Ça vaut le coup, n-
Hmmm. C’était plus drôle quand t’étais pas huilé toi. Oui c’est bon, range la ton épée. C’est pas parce que t’as la plus longue qu’il faut se vanter.
Bon ma citrouille ? Eh ? C’est quoi ça ? Du papier mâcher ? Bon, bon. Je vais quand même l’essay… Oooooh, mais c’est hyper confortable ! Léger, pas de moisissure ni d’odeur de viande putréfiée ! Bon l’expression est peut-être à retravailler, parce que là, on dirait Mothy devant un chandelier. Mais y a de l’idée !

Je checke quand même la dernière, pour un soucis d’équité.

Voyons.
Mais c’est pas terminé ! Qu’est-ce que c’est que ce travail bâclé. Alors on invite à tour d’humérus, on met les petits plats dans les grands chaudrons, on réveille la crème de l’abomination et voilà comment on est remercié ?

À vos souhaits.

Oh. Oooooooooh ! Dracucuuuuu ! Déjà rentré ? Alors c’était bien l’Angleterre ? Humide non ? Et la bouffe est pas terrible même quand t’as plus de papilles. Enfin, toi tu t’en fous avec ton régime.
Quoi ? Nooooon ! Tu penses. Ça s’est super bien passé ! J’ai pris grand soin de ta baraque, tu me connais. Les fenêtres ? Ah oui ! C’est pour aérer. Le petit de Francky était ballonné après tous les bonbons qu’il a englouti. C’était ça où une cuisine à l’odeur de pet pour le restant de l’année. Tu pourrais me remercier !
Et euh, sinon ? T’es déjà passé par le potager ?

Oh ! On toque. Laiiiiisse ! J’y vais.

Oui bonsoir ! C’est à quel sujet ?
Hmhm. Un séminaire complet vous dites ? Tout le buffet y est passé.
Une seconde, le temps de mettre mes lunettes pour plus de crédibilité. Voilà.
Alors. Société Booh. Je comprends mieux. Quelqu’un vous a mis l’option « Loup-garou enragé » par erreur. Aucun problème ! Vous serez totalement indemnisés. Pour ça vaut voir avec la tronche de lait écrémée là-bas, celui qui se tient tellement droit qu’on dirait qu’il avait fréquenté Corentin d’un peu trop prêt. Pas contre faites gaffe, c’est un rusé. Il va essayé de vous arnaquer.
Mais de rien. Et au plaisir hein !

Héhé.

Et maintenant c’est le temps dé filer.
Bah quoi ? Me regardez pas comme ça. Pour vous aussi c’est le moment de vous tirer !
Moh, j’y crois pas. Vous attendez un gagnant c’est ça ?
Y a pas photo pourtant. La citrouille gagnante est celle de… !

[Qui l’eut cru ! Resté trop longtemps loin de sa tête, il semblerait que la connexion entre la voix d’Aribert et son corps se soit soudainement interrompue. On ne sait trop comment, après ce bref, mais intense discours inaudible, il semblerait qu’il soit quand même parti avec toutes vos créations. Félicitations !]






Fin de l’évent d’Halloween 2021 !

Merci à tous pour votre participation et vos superbes idées ! Surtout n’écoutez pas les bêtises d’Aribert à votre sujet, le pauvre n’a plus toute sa tête. Quant à savoir s’il la retrouvera un jour, il n’y a plus qu’à patienter pour s’en assurer !
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